Le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) a décidé de durcir le ton en annonçant un nouveau mouvement de protestation pour bientôt. La date et la forme que prendra la protestation seront en effet précisées après la tenue de la session extraordinaire du congrès du syndicat prévu le 14 mai prochain. Contacté par nos soins, M. Malek Rahmani, coordonnateur et porte-parole du CNES, a indiqué que cette grève s'inscrit dans le contexte particulier que traverse l'université algérienne, dû au mécontentement profond des enseignants. Selon lui, «il n'y a aucune stratégie nationale pour l'enseignant chercheur mis sur un pied d'égalité avec les autres enseignants des cycles primaire, moyen et secondaire, alors que «chaque projet de développement doit commencer par une stratégie nationale pour l'enseignant chercheur». Les syndicalistes du CNES dénoncent la lenteur de la procédure d'application du statut particulier concernant le secteur. «Cela fait une année et demie que le statut particulier de l'enseignant universitaires a été promulgué, mais les pouvoirs publics attendent la promulgation de tous les autres statuts particuliers pour appliquer le nôtre… et la situation s'envenime à mesure que le temps passe» déclare M. Rahmani. «Les 30 000 enseignants chercheurs que compte la faculté algérienne se sont trouvés dépourvus de tous leurs droits socioprofessionnels» conclut-il. Le CNES appelle ainsi les pouvoirs publics à assumer leurs responsabilités et rétablir les enseignants universitaires dans leurs droits, en commençant par les impliquer dans une stratégie nationale de recherche. «Ce sera la première chose à faire, une condition sine qua non pour n'importe quel projet de développement «, dit-il, avant d'ajouter avec regret : « Nous avons été ciblés ces derniers temps par des personnes malintentionnées qui cherchent à ternir l'image de l'enseignant et de l'université.» M. Rahmani a expliqué que l'information mensongère publiée dans le quotidien arabophone El Chourouk et accusant certains professeurs de harcèlement sexuel à l'égard de certaines étudiantes, entre autres, est initié dans un contexte particulier afin de salir l'image de l'enseignant chercheur qui essaye de faire valoir ses droits depuis des années. Il y a lieu de rappeler que le CNES a décidé d'opter pour un mouvement de protestation lors du conseil national du syndicat tenu les 4 et 5 février dernier, où les participants avaient prévu de durcir le mouvement si aucun signe fort ne leur est adressé de la part de la tutelle.