Près de 10 000 à 11 000 nouveaux cas de cancer du sein sont enregistrés annuellement en Algérie. Les spécialistes en la matière ont insisté, hier à Alger, sur la nécessité du dépistage précoce du cancer du sein qui est la première cause de mortalité chez la femme. «Cette maladie continue à faire des ravages et le nombre de malades augmente chaque année», a déclaré, hier à Alger, Dr Saleh Dilem, sénologue au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) du CHU Mustapha-Pacha. «Dans notre service, nous sommes passés de plus de 300 cas de cancer du sein en 1995 à 1000 cas actuellement», dira-t-il, précisant qu'«il est difficile de fournir des chiffres fiables relatifs à ce cancer». Le Dr Dilem, qui a insisté sur la sensibilisation lors d'une conférence de presse organisée à la veille de la Journée mondiale du cancer, a souligné que «la moyenne d'âge des femmes atteintes de cette terrible maladie se situe entre 40 et 50 ans». Cependant, «nous enregistrons un nombre important de jeunes femmes aussi atteintes du cancer du sein», a-t-il déclaré. Il a tenue à souligner que «certaines femmes traitées ne suivent pas leurs séances de soins, alors il est difficile de savoir si elles survivent». «La consommation des graisses et l'absence de l'activité physique sont les premiers facteurs qui augmentent le cancer», poursuit-il. S'agissant des appareils de dépistage, le spécialiste a appelé pour «la multiplication du nombre de mammographies». «Il faut des équipements neufs pour mener à bien la politique de lutte contre le cancer du sein», a-t-il dit. Intervenant lors de cette rencontre, le Dr Amina Abdelouahab, sénologue au CPMC, a souligné que «le cancer n'est pas une fatalité et surtout pas le cancer du sein», précisant que «ce type de cancer est l'un des seuls cancers qu'on peut dépister tôt, traiter et espérer la guérison». «Il n'y a pas un seul cancer du sein, mais plusieurs type de cette pathologie», a-t-elle poursuivi, ajoutant que «cette maladie peut se présenter sous différentes formes. ça peut aller de l'image à la mammographie, qu'on peut guérir dans pratiquement 100% des cas». Selon elle, «le cancer du sein n'est pas une maladie fréquente dans notre pays, mais il peut le devenir puisque le chiffre des personnes atteintes de cette pathologie a été multiplié par trois, en seulement 20 ans». Le Dr Nabil Benachenhou a, pour sa part, expliqué qu'«un écoulement mammaire peut s'avérer un signe précoce d'une tumeur». Enfin, les spécialistes ont mis l'accent sur la nécessité de la sensibilisation en milieu familial, ainsi que la prévention qui est le meilleur moyen pour contourner la maladie.