«Nous pensons qu'il est temps, qu'il est même urgent pour notre pays de s'atteler à perfectionner ses instruments juridiques et institutionnels ainsi que ses mécanismes de régulation et de contrôle qui nous permettraient dans le respect de nos engagements internationaux de remettre de l'ordre dans notre marché.» C'est là un message et un appel pressant lancé par le président du FCE, Réda Hamiani, hier à Alger, lors de la présentation de trois études réalisées par un cabinet d'études sur l'ouverture de l'économie, la distribution et le marché informel. En présence du ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, le président du forum a tenu à rappeler l'objectif de la réalisation de ces enquêtes sur l'économie algérienne. L'objet des analyses est de tenter d'appréhender un peu mieux les risques auxquels est confrontée notre économie et de formuler des propositions visant à endiguer ces risques, tient à souligner Réda Hamiani lors de cette rencontre qui a réuni des cadres du ministère du Commerce, des chefs d'entreprise, des experts, ainsi que des économistes. Les études effectuées par le FCE ont identifié des dysfonctionnements liés à l'ouverture qui s'est opérée «dans un contexte de marché submergé par l'informel et où le système de distribution connaît des insufissances lourdes et des dérèglements». Pour le président du FCE, «la conjonction de toutes ces difficultés a eu des conséquences néfastes pour notre économie et pour les entreprises, des pertes fiscales et parafiscales, effets désastreux pour le climat d'investissements, pertes de parts de marché, érosion continue du secteur industriel, risques graves pour la santé et la sécurité du consommateur». Les réformes menées par les pouvoirs publics depuis plus de 15 ans sont loin de mettre de l'ordre tel qu'il a été souhaité. Il ressort de ces études que la baisse de la protection du marché s'est accompagnée d'une croissance considérable des importations de marchandises, très forte perte de parts de marché de l'industrie locale, un déclin dû en très grande partie à la concurrence déloyale. Il a été souligné dans le cadre de ces études que les importations proviennent de pays où il est plus facile d'organiser la fraude, notamment les pays asiatiques, que la croissance des importations de services a été encore plus importante que celle des importations de marchandises. L'industrie a été fortement touchée par cette ouverture. La présentation de ces études a suscité hier des débats houleux.