Après plusieurs séries de rencontres avec les acteurs politiques, sociaux et syndicaux, dans la perspective de sa Conférence nationale du consensus (CNC), le Front des forces socialistes (FFS) fera, après-demain vendredi, la propre évaluation de sa démarche. L'instance présidentielle du parti a convoqué à cet effet un conseil national extraordinaire qui aura lieu en son siège à Alger. Engagé dans une démarche consensuelle programmée de longue date, du moins depuis son dernier congrès «décisif», le FFS a adopté, selon bon nombre d'observateurs, «une sérieuse vision de sortie de crise». Le nombre de partis, personnalités et militants syndicaux qu'il a rencontrés jusque-là, en sus de ses différentes sorties sur le terrain pour rencontrer les citoyens auxquels d'ailleurs il a adressé un appel dont l'écho, nous affirme-t-on, est largement favorable, témoignent de «l'engouement» qu'a suscité l'initiative du parti. Ses responsables se sont entretenus tout au long de ces dernières semaines avec pas moins d'une trentaine de partis, personnalités et autres syndicats et organisations. Le FFS a brassé large. Il fera ainsi son bilan vendredi au cours de son conseil national extraordinaire et planchera aussi probablement sur les étapes à venir. Côté partis politiques, bien que parmi ses hôtes, certains ont tôt fait d'affirmer que la démarche du FFS «n'apporte rien de nouveau», comme le MSP membre de la CLTD, une autre initiative «parallèle» qui prône une autre vision, le plus vieux parti de l'opposition a rencontré une quinzaine de formations, à l'instar du FLN et du RND, qui ont «applaudi» l'initiative, tout comme l'ont fait le Front El-Moustakbal, le PLJ de Mohamed Saïd, TAJ de Amar Ghoul, le PST, l'ANR, le MPA de Benyounès ou encore le PEP de Naïma Salhi. Le FFS a également rencontré le PT, le FC, le RPR, le Mouvement de l'Edification Nationale (MEN) ainsi que le Groupe parlementaire des indépendants (GPI). Le FFS poursuit ses rencontres avec les partis. Il s'entretiendra aujourd'hui avec les responsables du PRA. Parmi également les personnalités politiques rencontrées, citons l'ex-chef du gouvernement, Mouloud Hamrouche, qui partage d'ailleurs plusieurs points de vue avec le FFS, Aboudjerra Soltani, l'ancien président du MSP et Ali Benflis, ex-candidat à la présidentielle d'avril 2014 et coordinateur du pôle des forces du changement. A l'écoute des syndicats et associations Le FFS ne s'est pas limité aux partis et personnalités politiques. Il a tenu aussi à «écouter les doléances» des organisations syndicales et d'autres associations avec lesquelles il a échangé les points de vue. Le Cnapest, l'Unpef, le Snapap, le SNPSP, l'UGTA et le CLA ont ainsi été consultés, tout comme les associations et organisations telles que les Scouts musulmans d'Algérie (SMA), le Centre d'Information et de Documentation sur les Droits de l'Enfant et de la Femme (Ciddef), l'Union des commerçants et artisans algériens (UGCAA), la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (Laadh), le Rassemblement action jeunesse (RAJ), les Réseaux Nada et Wassila, l'UNPA ou encore l'association Iqraa ainsi que les directeurs de deux quotidiens nationaux, à savoir El Watan et El Khabar. Le FFS poursuivra encore ses consultations avec la même conviction que sa démarche, qui, bien que critiquée par ses adversaires avec lesquels il préfère éviter la polémique, est une «vraie démarche de sortie de crise». Une crise - une impasse pour certains - faut-il le souligner, reconnue de tous et qui nécessite concession et dialogue «inclusif» sans aucune condition. Même si sa feuille de route est «blanche», elle a au moins le mérite d'être franche. L'objectif étant de s'entendre sur un minimum syndical, le FFS n'a pas cherché à écarter une partie de «l'élite» politique syndicale ou sociale. Il a, a contrario, essayé de trouver des points communs entre ces foisonnantes idées du «changement» pour faire une synthèse réaliste de ce que sera la future transition «apaisée» réclamée par tous, même ses pires ennemis. S'il est urgent de faire le point, il est aussi vital pour le parti de joindre l'utile à l'agréable «dans l'intérêt de l'Algérie et des Algériens», assure le FFS, et de se consacrer ainsi corps et âme à un certain «utilitarisme» à la John Stuart Mill, où le besoin prime sur l'intérêt (partisan ou personnel). Les responsables du FFS soulignent à cet égard que les «portes du parti» sont grandes ouvertes, y compris à ses ennemis de la CLTD qui l'accusent d'avoir voulu noyauter sa propre initiative. Le FFS est aujourd'hui dans une démarche «horizontale». D'actuel «médiateur», le FFS sera, lors de la conférence du consensus, «un parti comme les autres» qui divulguera alors ses propositions.