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Installation des entreprises françaises en Algérie: Encore des contraintes à lever
Publié dans Le Temps d'Algérie le 11130

Il y a de plus en plus d'entreprises françaises qui s'intéressent à l'Algérie. Toutefois, certaines contraintes subsistent, ce qui rend certaines entreprises, notamment les PME-PMI, réticentes à venir s'y installer, affirment des hommes d'affaires français.
Les chefs d'entreprises françaises installées en Algérie, réunies dans la soirée de vendredi à Alger, à l'initiative du Comité national des conseillers du commerce extérieur de la France (CNCCEF), une organisation bénévole au service de l'investissement et des entreprises, étaient unanimes à dire que l'Algérie est loin d'être ce pays où l'on a peur de s'engager. Certains, à l'image de Laurent Kirch, intervenant dans la location des échafaudages, et qui vient de boucler ses dix ans en Algérie, pense que l'Algérie offre non seulement l'opportunité de faire de bonnes affaires, mais aussi un terrain de découverte et d'évolution pour ceux qui veulent y travailler.
De son côté, le représentant du CNCCEF, et patron de Pages Maghreb, Michel Bizac, estime que les entreprises françaises qui se sont engagées en Algérie son loin d'être déçues. Au contraire ! Notre interlocuteur en veut pour preuve le nombre important d'entreprises de son pays qui se sont installées ces dernières années en Algérie. Des entreprises parmi lesquelles on compte plusieurs «grosses boites» les plus en vue en France.
Pour plus d'échanges…
Cependant, si M. Bizac ne voit pas d'inconvénient à ce que l'Etat algérien mette en place toute une batterie de mesures - parfois même contraignantes - pour mieux capitaliser l'investissement étranger dans le pays, il souhaite par contre qu'il y ait davantage de communication et d'échanges entre les deux rives de la Méditerranée pour lever les zones d'incompréhension et encourager les investissements dans les deux sens.
«Nous sommes ici pour accompagner toute entreprise qui veut s'installer en Algérie de façon bénévole», dira M. Bizac, avant de noter : «Nous sommes ici pour apporter notre contribution au développement économique de l'Algérie, et c'est parce que nous agissons dans la légalité que nous respectons les choix de l'Etat pour protéger son économie», allusion faite à la règle dite des 49/51%. Notre interlocuteur, qui dit que cette dernière ne peut être évoquée comme un facteur de blocage pour les grandes entreprises «qui sont d'ailleurs nombreuses à venir s'installer en Algérie», estime toutefois que le problème se pose plutôt pour les petites entreprises. Selon lui, il est encore difficile de convaincre un petit entrepreneur de Marseille ou de Montpellier de venir s'installer en Algérie en se voyant imposer un associé qui prendra la majorité des actions.
Un avis que partage pour sa part le président du CNCCEF, Alain Bentéjac qui, lors d'un échange qu'il a eu avec quelques représentants de la presse nationale, estimait que cette règle des 49/51% n'est en rien avantageuse, puisqu'elle est à l'origine de la réticence de nombreuses entreprises françaises qui souhaiteraient venir investir dans le pays.
Accompagner les investisseurs des deux pays
«L'Algérie compte parmi les plus gros marchés pour la France», dira-t-il, avant d'ajouter que d'énormes opportunités d'affaires existent. Mais, regrette-t-il, les difficultés d'ordre juridique bloquent l'élan des entreprises qui veulent s'y installer.
Interrogé d'autre part sur le recul de la présence des entreprises françaises en Algérie face à leurs concurrentes chinoises et turques notamment, M. Bentéjac, qui reconnaît que les français se trouvent en effet supplantés dans certains circuits, estime toutefois qu'il s'agit là aussi des normes et des méthodes de chacun. «Nous n'avons pas les mêmes normes et nous ne procédons pas de la même manière», dira-t-il, plaidant l'importance du label français au demeurant reconnu dans plusieurs domaines.
A une question de savoir pourquoi les Français, pourtant très «efficaces» dans le domaine de l'agriculture, sont absents en Algérie à un moment où l'on en a le plus besoin dans la perspective de l'après-pétrole, le président du CNCCEF ne s'explique pas cette absence, se contentant de dire qu'en effet, des efforts doivent être conjugués dans ce domaine, surtout que l'Algérie recèle un énorme potentiel en la matière.
En ce sens, le premier responsable de cette organisation qui a exprimé sa disponibilité, ainsi que celle des membres de son organisation à œuvrer pour renforcer le partenariat économique entre les opérateurs des deux pays, dira que son action ne va pas que dans le sens des entreprises françaises venant en Algérie, mais aussi envers les entreprises algériennes désireuses de développer des investissements en France.


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