Le programme MEDA II destiné au secteur de la PME cible cette fois-ci la mise en place d'un système qualité dans certaines filières industrielles pilotes. Il s'agit d'un soutien aux structures en charge de l'aspect qualité et normalisation au niveau des entreprises. Financièrement, un budget de 44 millions d'euros a été débloqué et la prise en charge de ce programme sera assurée par le ministère de la PME et de l'Artisanat. Ce programme, d'une durée de six ans, a pour objectif d'améliorer la compétitivité des PME algériennes afin de leur permettre de reconquérir le marché intérieur et de se développer à l'international en vue de profiter des possibilités offertes par les accords internationaux signés ou en cours de signature, et par l'ouverture du marché. Les objectifs spécifiques du programme portent sur la consolidation des acquis du programme MEDA I, le développement des services d'appui aux PME par l'aide à la création ou le renforcement de centres techniques appropriés et les associations professionnelles de branches et de l'assistance des institutions et programmes impliqués dans la mise à niveau. L'appui direct aux entreprises sera concrétisé sous forme d'actions pilotes, un appui à la maitrise des nouvelles technologies d'information et de communication. Pour ce qui concerne l'appui institutionnel, le programme MEDA II vise le ministère de la PME et de l'Artisanat et de ses agences, le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements ainsi que les organismes de représentation et de soutien des PME. Financé principalement par la Commission européenne, le bénéficiaire du plan d'appui et de la maitrise des technologies de l'information et de la communication du programme MEDA II est le ministère de la PME. La coordination sera assurée par le ministère des Affaires étrangères, a-t-on indiqué au ministère de la PME. Pour garantir la réussite du MEDA II, la direction du programme sera assurée par la partie algérienne. Une réunion sera tenue dans les prochains jours en vue d'arrêter les grandes lignes du programme, avait annoncé mercredi dernier le ministre de la PME, Mustapha Benbada. Des entreprises privilégiées Selon certains économistes, le MEDA II doit prévoir des actions pour les premières entreprises qui ont déjà bénéficié de la mise à niveau dans le cadre du programme MEDA I. Ils conditionnent, en revanche, la réussite du programme de mise à niveau par l'amélioration de l'environnement direct de l'entreprise qui demeure peu propice au renforcement de la compétitivité des entreprises et à leur développement. Les difficultés des entreprises restent inchangées depuis plusieurs années et ont trait à l'accès difficile au crédit bancaire, au domaine foncier industriel, de la bureaucratie, de l'insuffisance du système d'informations et de la concurrence des "entreprises" de l'économie informelle. Les entreprises algériennes, relèvent les spécialistes, "sont peu enclins à se préoccuper de l'avenir et des évolutions attendues des marchés. Ils travaillent le plus souvent seuls, sans ressources humaines de qualité autres que la famille proche". Ils donnent la priorité à la technologie et à la production, à la modernisation du matériel et des équipements et relèguent au second plan les aspects d'organisation, de stratégie, de gestion des ressources humaines et de gestion financière.