OUZOU - L'ouverture de multiplexes est l'une des conditions pour la relance du Cinéma algérien, ont souligné lundi à Tizi-Ouzou les participants à une conférence débat sur les "conditions de relance du cinéma algérien". Lors de cette conférence organisée dans le cadre de la 14eme édition du festival culturel national annuel du film amazigh (FCNAFA), deux professionnels du septième art, Ahmed Bedjaoui et Tahar Boukella, ont relevé que la relance du Cinéma national demande la réunion de certaines conditions, dont l'ouverture de salles pour la projection de films, en optant pour des multiplexes qui répondent le mieux à la demande actuelle du public. Rencontré en marge de cette conférence, Ahmed Bedjaoui a indiqué, à l'APS, que "les salles de cinéma existante qui sont situées dans les milieux urbains ne répondent plus aux habitudes de consommation moderne, les gens ont besoin d'aller dans des multiplexes et avoir le choix entre plusieurs films". Abordant la situation du cinéma algérien, M. Bedjaoui a relevé que "la volonté politique pour sa relance existe, mais il faudra gérer, un lourd passif, une situation catastrophique qui remonte aux années 1960". Les "mauvaises" décisions précises durant cette période, telles que la monopolisation des salles de cinéma, leur nationalisation, puis leurs mise sous tutelle des communes, et la non mise en place de laboratoire de production, ont été a l'origine du "déclin" du cinéma algérien, a-t-il jugé. La décennie noire n'a fait qu'accentuer cette situation puisqu'elle a laissé de lourdes séquelles dans la société et a changé le comportement des citoyens, a-t-il ajouté relevant qu'il est difficile de parler de relance de cinéma avec des salles qui ferment à 18h et le vendredi. La fermeture des salles de cinéma dont le nombre n'avait cessé de régresser telle une peau de chagrin, a consommé le divorce entre le public et le cinéma. "Les gens ne vont plus dans des salles de cinéma puisqu'elles ont disparu de leur environnement social, a déploré M.Bedjaoui. La relance du cinéma algérien demande la réunion de plusieurs conditions puisqu'il ne suffit pas seulement d'encourager la production puisqu'en plus de cette politique de production " il s'agira, entre autre, de faire parvenir ces films au public, par l'ouverture de salles, assurer la formation des producteurs, s'intéresser aux problèmes de distribution" a ajouté Ahmed Bedjaoui qui a souligné l'importance de l'implication de la société, pour accompagner cet effort des pouvoirs publics".