«Il faut que l'on travaille ensemble sur la coédition, c'est fondamental. La coédition et la traduction du français vers l'arabe et de l'arabe vers le français, tout le monde doit savoir ce qu'il y a. C'est fondamental !», a déclaré Abdelmalek Sellal à l'occasion de l'inauguration hier de la 20e édition du Salon international du livre d'Alger (Sila) à la Safex, Pins Maritimes. Après une courte escale au stand réservé au ministère de la Culture, Abdelmalek Sellal accompagné d'une importante délégation composée de membres du gouvernement, du wali d'Alger et de représentants du corps diplomatique en Algérie, s'est dirigé vers l'espace consacré à l'invité d'honneur du Sila, la France, dans le pavillon central. S'adressant à la ministre de la Culture française, Fleur Pellerin, venue expressément pour assister a cet événement très attendu des deux côtés de la Méditerranée, le Premier ministre a déclaré : «Depuis quelques années, les Algériens commencent à lire. C'est quelque chose d'important qu'il faut aider. C'est important pour réduire également les coûts, c'est pour cela que la coédition est bonne et que l'on travaille ensemble sur les livres. Sur le bon livre». Traduction, coédition et livre jeunesse, voilà les maîtres mots qui ont accompagné la visite très sportive des pavillons d'exposition du Sila. Le Premier ministre a souhaité que cette année soit dédiée à l'achat et le rachat des droits à la traduction d'ouvrages de l'arabe vers le français, l'amazigh, voire la langue anglaise et vice-versa. Sellal a ensuite rencontré Marie-Christine Saragosse, directrice de l'audiovisuel extérieur de la France (AEF), holding qui chapeaute la radio RFI, sa filiale arabophone, MCD, et la chaîne de télévision France 24. Il a rappelé à cette dernière que «les gens de Skikda l'attendaient (elle est originaire de cette ville)». Tout en revenant sur l'accord engagé avec la télévision algérienne qui, vraisemblablement, n'a pas abouti, Sellal a reproché à la directrice d'AEF d'avoir critiqué l'Entreprise algérienne de télévision. Il a précisé à Mme Christine Saragosse : «Vous les insultez, c'est normal qu'ils annulent l'accord qui était prévu.» Dans une organisation qui pourrait tout a fait être remise en question par le brouhaha, l'incohérence de l'itinéraire et la difficulté de beaucoup de personnalités, à l'image de la ministre française de la Culture qui a eu des difficultés à suivre les pas du premier responsable du gouvernement. Au-delà, Sellal a pris le temps de faire un tour presque complet du pavillon central. Evidement, l'itinéraire habituel a été respecté. Il a fait une halte au stand de l'Anep, puis celui de l'Enag, Dar El Hikma, l'OPU…. Necessité de former des professionnels Au stand de l'Association suisse des éditeurs en langue française, le Premier ministre a demandé à la représentante de veiller à partager les savoirs. Il a insisté sur la nécessité de former les professionnels algériens au métier de l'édition. Poursuivant la visite, Abdelmalek Sellal s'est attardé quelque peu au stand des éditions Casbah où il a encouragé son ministre de la Culture, Azeddine Mihoubi, qui signera un nouvel ouvrage pendant ce Sila. Le Premier ministre a saisi le livre «Fares» signé par son épouse Farida Sellal en rappelant aux présents qu'il s'agissait de son fils ayant souffert de brûlures. Concernant «Assouf», le dernier ouvrage de Farida Sellal qu'il a préfacé, il n'en dira pas un mot. Au stand de l'Arabie saoudite, Sellal a demandé une réduction dans le prix du livre du Coran. Il a souhaité par ailleurs que le Coran vendu en Algérie, soit réalisé à plus de 90% par des Algériens. Au stand réservé à Echourouq, Sellal a dû rebrousser chemin puisqu'il n'y a trouvé que les meubles, préférant se diriger vers le stand de l'Institut Cervantès où il a encouragé la visite de la grotte de Cervantès au Hamma ainsi que la célébration de son 400e anniversaire. Abdelmalek Sellal s'est ensuite dirigé vers le pavillon F, autant dire un passage éclair puisque les ¾ des exposants étaient absents. Stands vides, cartons empilés et hygiène négligée des lieux. Qu'importe, le Premier ministre s'est rendu ensuite au pavillon Ahaggar où une chorale de jeunes pousses venus de Ghardaïa l'attendaient avec impatience. Impressionnant spectacle qui se déroule dans cette salle où le public était représenté par des dizaines d'enfants très enthousiastes à la vue du Premier ministre et de sa délégation. C'est ainsi qu'officiellement les activités du 20e Salon international du livre ont commencé hier. Sellal a pris le temps de parler quelques secondes aux éditeurs algériens mais aussi étrangers. Il a écouté les doléances de certains et réagi à d'autres. Il a demandé à sa ministre de l'Education de bien veiller à la bonne gestion et la régulation du marché de l'édition et du réseautage du livre parascolaire. Cette dernière a annoncé à ce propos que le livre pour enfants va bientôt intégrer le parascolaire. Abdelmalek Sellal a également promis d'intercéder auprès du commissaire de l'événement «Constantine, capitale de la culture arabe 2015» parce que la jeune directrice des éditions «Champs libres» affirme avoir été «éjectée» du programme de Constantine.