Un drogué porte son nom. Un récidiviste en la matière devrait réfléchir sur le regard de ses filles toutes les quatre mariées ! Le détenu qui avait été pris avec de la came dans la poche était entré dans la mosquée en tenue traditionnelle djellaba, tarbouche blanc chaussettes blanches. «Oui, il l'a fait -que voulez-vous que la défense déclare ?» lance de suite maître Mourad Amrich, l'avocat de l'inculpé de détention de drogue.Le détenu qui a l'âge des pères de la présidente, de l'avocate et de la parquetière, a dit sa «maladie». «Je ne peux pas me passer de la drogue. Je l'aime je la mâche souvent» avait-il reconnu, tête basse et épaules pendantes. Nadia Amirouche, la présidente, regardait ce délinquant sans ton. Son intonation reste celle d'une juge qui refuse de jouer à la distributrice de peines. Maître Toufik Fadli, le second avocat, rejoindra son confrère, maître Amrich, dans le sens de l'obtention de larges circonstances atténuantes : «C'est un grand-père, toute condamnation à la prison ferme pourrait nuire à ses filles mamans et ce, devant leurs époux», a balancé l'avocat qui savait surtout que ces histoires de drogués à tout bout de champ, venaient de mettre en lumière non pas un jeune de dix-neuf ou vingt-neuf ans mais un gars du troisième âge en plein naufrage dans les affres d'une fumée de kif, de cannabis ou d'une autre drogue plus dure. Zahia Houari, la jeune procureure réclame une peine de prison ferme de deux ans. Magnanime, la juge va garder les deux ans de prison mais accorde le sursis en priant l'inculpé de tenter de sortir du tunnel de la came, un tunnel qui ne mène qu'aux ennuis et assez souvent à la détention, pas de came seulement mais l'autre : l'incarcération !«Ayez un œil sur vos enfants», recommande la juge.