Des terroristes d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) menacent des tribus du nord du Mali dans une tentative de les dissuader de participer à toute initiative contre cette organisation. Des membres cette dernière ont, en pleine réunion des membres de la tribu «Oulad Iche» dans la localité de Bouajbi au nord-Est de Tombouctou, arraché le micro et tenu un discours anti-français. Il s'agit, d'après des médias, dont le journal mauritanien Al Akhbar, de combattants de la katiba «El Fourkan» commandée par le chef extrémiste mauritanien Talha El-Liby. Ce dernier, s'adressant aux participants à la réunion, a affirmé : «Aqmi n'a pas de problème avec les tribus arabes. La France par contre cherche à vous diviser et à vous opposer les uns aux autres», écrit Al Akhbar qui dit disposer de la vidéo à ce sujet. Les terroristes d'Aqmi ont ensuite lu un communiqué dans lequel ils mettaient en garde les tribus qui tenteraient de collaborer avec la France. Le communiqué a également accusé la France de «chercher à créer un conflit tribal après l'échec de son intervention» au nord du Mali. L'organisation terroriste Al Qaïda au Maghreb islamique tente de se redéployer au nord du Mali où un attentat perpétré contre la mission onusienne au Mali (Minusma) à Kidal, a tué trois personnes, dont deux Casques bleus. Un précédent attentant terroriste, revendiqué par la phalange «El Mourabitoune», a ciblé l'hôtel Radisson, à Bamako, faisant une vingtaine de morts. Aqmi cherche des buts par ces attentats. L'un des buts de cette organisation est de mettre en échec l'accord d'Alger pour la paix et la réconciliation au Mali. L'autre but est la recherche de la médiatisation qui ferait croire que Aqmi dispose toujours d'une capacité de nuisance, face à la branche libyenne de Daech. Les deux organisations «rivales» tentent, chacune de son côté, d'attirer le maximum d'extrémistes dans ses rangs. Daech qui occupe une partie du territoire libyen a l'ambition d'étendre sa présence jusqu'au Mali. Perspective refusée par Aqmi qui «concurrence» Daech en Libye en instaurant des camps d'entraînement et tentant de «recruter» dans ce pays où des éléments des forces de sécurité, de l'armée, des civils, des aéroports et des champs pétroliers sont ciblés par des attentats terroristes. «L'Accord d'Alger se déroule dans un climat serein» Le processus de mise en œuvre de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du Processus d'Alger, «se déroule dans un climat de plus en plus serein et fructueux», a affirmé hier à Alger le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, cité par l'APS. «Après quelques difficultés de lancement, le processus de mise en œuvre de l'accord de paix et de réconciliation au Mali issu du Processus d'Alger, signé les 15 mai et 20 juin 2015, se déroule dans un climat de plus en plus serein et fructueux», a déclaré M. Lamamra dans une allocution à l'ouverture du séminaire de l'Union africaine sur les initiatives de développement dans le Sahel et les perspectives de mise en œuvre de l'Accord. Il a indiqué, à cet égard, que «des initiatives notables ont été enregistrées comme la tenue des rencontres intra et intercommunautaires d'Anefis, l'absence d'incidents majeurs sur le terrain, la tenue de la conférence de Paris d'aide au Mali, le début du rétablissement des services sociaux de base dans le Nord et le lancement du processus de cantonnement et de déploiement des patrouilles mixtes».