Attendu depuis des années, le nouveau plan de circulation de la ville des Genêts sera bientôt soumis aux élus locaux et autres parties concernées pour approbation. C'est ce que nous avons appris de sources proches de la Direction des transports de la wilaya chargée d'élaborer le plan en question qui est aujourd'hui à sa dernière phase. On croit savoir que ce plan, censé décongestionner la capitale du Djurdjura, où la circulation automobile est un véritable supplice, prévoit la réalisation d'au moins quarante carrefours et sens giratoires, la transformation de certaines rues en sens unique, l'installation de feux tricolores au niveau de certains croisements, considérés comme de véritables goulots d'étranglement, des aires de stationnement et quelques trémies. Si ce plan venait à être adopté, il est probable qu'il allègera la souffrance quotidienne des automobilistes. Se rendre à Tizi Ouzou est une entreprise ardue eu égard au flux de véhicules qui y entrent quotidiennement. Que l'on vienne du côté ouest, nord, est ou sud, les entrées de la ville sont souvent le théâtre de longues files de voitures. Même pour en sortir, à certains moments de la journée, notamment à la sortie des élèves, la tâche est difficile. Le cas de la cité des 450-Logements EPLF faisant face à la gare routière de Bouhinoun, où se trouvent deux bretelles qui font jonction avec la rocade sud, est l'exemple qui illustre le plus cette insoutenable situation. Même topo sur la RN12, dans son tronçon Tazmal-El Kaf jusqu'à Oued Aïssi, ou encore la sortie nord-est vers le lieudit Le Pont de Bougie. Là, les automobilistes vivent le calvaire. «Il est nécessaire parfois d'attendre 19 h pour rentrer tranquillement chez soi que de vivre ce supplice», nous dira Omar, qui pourtant sort de son travail à 17h. Notre interlocuteur avoue que ce tronçon est synonyme de cauchemar, surtout que de nombreux automobilistes grillent la file, causant de tels «enchevêtrements» de véhicules que les conducteurs en arrivent parfois aux mains. En effet, le problème des embouteillages est souvent accentué par le comportement de certains automobilistes qui font fi du code de la route. En cas d'accident, ce qui ne manque pas d'ailleurs, la situation vire au cauchemar. La semaine dernière, suite à un carambolage sur le point de jonction entre la rocade sud et la RN12 à Tazmal El Kaf, des automobilistes se sont retrouvés coincés là pendant plusieurs heures. Certains sont allés même jusqu'à prendre l'autoroute en sens inverse avec tous les dangers que cela suppose.
Le stationnement, un cauchemar Si le problème de stationnement est soulevé dans le nouveau plan de circulation qui prévoit la création de parkings, la situation est plus compliquée dans la réalité. En effet, la ville de Tizi Ouzou et ses prolongements, comme ses suites de bâtiments ou plutôt de pachydermes en béton, qu'on appelle la Nouvelle ville, est connue pour l'étroitesse de ses ruelles et l'inexistence de parkings dignes de ce nom. Ici, le moindre centimètre carré est bouffé par le béton, ce qui est quasiment impossible de dégager des aires de stationnement en dehors des abords des rues qui font fonction de lieux de stationnement. Ces parkings sauvages sont gérés par des groupes d'individus qui n'hésitent pas à malmener, voire agresser les automobilistes récalcitrants. Les prix qu'ils pratiquent s'apparentent à des extorsions de fonds qui se font au vu et au su des services de sécurité et des autorités qui ne bougent pas le petit doigt. Même les stations de transport de voyageurs où se garent les petits fourgons assurant les lignes intra-muros ne sont pas épargnées par ce phénomène d'extorsion. En plus de payer leurs impôts légalement, ces transporteurs se retrouvent obligés de payer une autre «dîme» à des «gestionnaires sans visage», afin d'accéder à la station. Ce phénomène a été dénoncé maintes fois, mais il est toujours là. Car rien de sérieux n'a été fait pour mettre un terme à cette anarchie et à ces pratiques qui, sous d'autres cieux, sont passible de poursuites, pour ne pas dire d'emprisonnement, car il s'agit en fait de racket pur et simple. «A quoi servira un nouveau plan de circulation si l'origine d'une grande partie du mal qui génère cette situation n'est pas réglée ?» C'est la question que se posent de nombreux automobilistes apostrophés à ce sujet.