Le projet de Peugeot en Algérie passe à la vitesse supérieure. Le patron du groupe Condor, Abderrahmane Benhamadi, a confié au Temps d'Algérie que les discussions avec ses partenaires français ont bien avancé et que la signature du pacte d'actionnariat interviendra prochainement. «Il s'agit d'un lourd investissement. Nous devons créer un réseau de sous-traitance local pouvant assurer un taux d'intégration acceptable pour ce projet», a ajouté le président du conseil d'administration du groupe Condor. Le montant de l'investissement s'élève, selon lui, à 100 millions d'euros. Contrairement à ce qui a été annoncé par la presse sur la répartition égalitaire des parts sociales entre les trois actionnaires locaux (Condor, PMO et Propharmal), on a appris de la même source que les pouvoirs publics ont encouragé l'Entreprise de Production de Machines Outil (Constantine) à détenir 20% du capital de la future société d'automobiles, tandis que Condor et Propharmal auront à partager les 31% restants (15,5% chacune). Quant au partenaire français, il prendra les 49% et se chargera de la partie gestion et management. Le PDG de Condor se dit fier de participer à la création de cette entreprise et affirme que la sélection de son entreprise avait obéi à des critères fixés par des hauts responsables français, notamment la transparence et la solidité financière. Condor a bouclé l'année 2014 avec un chiffre d'affaires de 47 milliards dinars. L'usine de Peugeot sera installée à Oued Tlelat près d'Oran, un choix dicté par plusieurs facteurs. Il s'agit surtout de la proximité du port et de l'aéroport d'Oran. Les managers français ou étrangers qui viendront travailler sur le site de Peugeot veulent aussi disposer de moyens de vie, notamment d'établissements scolaires pour leurs enfants et de résidences acceptables. Cette fois, les investisseurs français et algériens ont décidé de développer le secteur de la sous-traitance automobile en associant les grands fabricants mondiaux. Il n'est pas exclu d'assister, selon Benhamadi, à la création de sociétés mixtes dans le domaine de la fabrication de pièces de rechange dans le sillage du projet de Peugeot. Dans ce contexte, des équipementiers européens devront se rendre en Algérie prochainement pour des négociations. «Il s'agit d'un investissement qui aidera à la création de l'industrie automobile algérienne», a tenu à relever le PDG de Condor, soulignant à ce propos que la main-d'œuvre qualifiée est disponible et qu'elle sera encadrée par les partenaires français. La future usine fabriquera la Peugeot 301, la Peugeot 208 et la Citroën C Elysée. Ces trois modèles de véhicules ont fait leurs preuves en Algérie et peuvent être exportés en Afrique en raison de leurs prix compétitifs et de leur qualité appréciable. S'agissant du démarrage de la production, les investisseurs français et algériens ambitionnent de lancer l'opération d'ici la fin 2018. Les travaux de construction des ateliers et autres structures de l'usine seront lancés début 2016, selon M. Benhamadi, qui a précisé que son entreprise a fourni l'étude en question au groupe français. Condor dispose d'une filiale dédiée à la charpente métallique et au bâtiment, d'où la force du groupe à accélérer les travaux de réalisation de ce complexe industriel. Une délégation de responsables de Peugeot est attendue d'ailleurs début janvier 2016 pour l'avancement du projet.