Eliminée précocement en coupe d'Algérie et à la traîne en championnat, la JS Kabylie vit une énième saison compliquée et a encore du mal à redorer son blason. La direction, le staff technique, les joueurs et les supporters de la JSK misaient énormément sur la coupe d'Algérie après avoir perdu tout espoir de jouer le titre en championnat, et cette amère élimination par une équipe du RC Relizane en pleine crise n'arrange guère la situation. Les Canaris qui n'arrivent plus à décoller n'ont plus rien à se mettre sous la dent. Ils vont continuer à faire de la figuration, à lutter peut-être pour le maintien parmi l'élite cette saison encore. Jouer le titre relève du miracle. La JSK accuse déjà 14 points de retard sur le leader et brillant champion de l'aller, l'USM Alger, qui a un match en moins à jouer demain contre le MCA. Le club phare de la Kabylie n'a pas surtout l'effectif nécessaire pour aspirer à un retour en force dans la seconde partie du championnat. Son effectif est limité et il a démontré samedi encore dans le choc des 32es de finale de la coupe d'Algérie contre le nouveau promu, le RCR, rarement inquiété par les poulains de Dominique Bijotat. «Il ne faut pas se voiler la face, notre effectif est limité», ne cesse de ressasser Bijotat, engagé à la place de Mourad Karouf qui avait jeté l'éponge dès la première journée du championnat, suite à la défaite concédée à domicile contre le CSC. Le club le plus titré d'Algérie n'arrive pas encore à se remettre du cauchemar de la saison passée où le décès tragique de son goleador camerounais, le regretté Albert Ebossé, et les sévères sanctions subies qui s'en sont suivies, ont failli provoquer une première relégation de l'histoire en seconde division. D'aucuns estiment que le mal est profond et endossent l'entière responsabilité de la régression de la JSK à son indéboulonnable président, Moh Cherif Hannachi, «bouffeur» d'entraîneurs et de joueurs, alors que le club était un exemple en matière de stabilité technique dans les années 80 où il dominait le football national avec son inoubliable Jumbo-JET, sous la houlette du duo Khalef-Ziwotko. Ce duo légendaire a passé 14 saisons consécutives à la barre technique de la formation kabyle, avec en prime 11 titres (8 championnats, 2 Coupes d'Algérie et une Coupe d'Afrique des clubs champions). La JSK n'a pas remporté le championnat depuis 2008, soit depuis 8 longues années. Du jamais vu alors que sa dernière victoire en coupe d'Algérie remonte à 2011 et son dernier sacre continental à 2002. C'est une longue traversée du désert et une certaine résignation s'est installée dans le club, ce qui n'augure rien de bon. Hannachi se retrouve encore dans de sales draps et ses opposants vont sans doute revenir à la charge après avoir observé une petite trêve. L'hiver risque d'être très chaud dans la maison kabyle…