Le terrorisme «suicidaire» frappe encore. La capitale indonésienne Jakarta a été, jeudi, la cible «choisie» par Daech pour semer la terreur et tuer des innocents. Le bilan de cette tragédie n'était pas définitif hier, mais la police parle de 24 morts dont 1 Algérien. Le centre-ville de la capitale indonésienne a été en effet frappé jeudi matin par une série d'attentats qui ont semé le chaos. Des bombes ou des grenades, selon la police, ont explosé dans le centre de Jakarta et des coups de feu ont été entendus à proximité d'un café «Starbucks». Selon plusieurs témoins, les premières déflagrations ont retenti peu après 10h30. Au moins deux kamikazes se sont vraisemblablement fait exploser dans un quartier du centre de la capitale, abritant les bureaux de plusieurs agences de l'ONU et des ambassades. Au lendemain de ces attentats meurtriers, la police indonésienne a renforcé la sécurité face à la menace de Daech. Plusieurs assaillants abattus ont été identifiés. «La police nationale est à son plus haut niveau d'alerte, en particulier dans les zones considérées comme des cibles pour des actes terroristes, tels des postes de police, des bâtiments publics, des ambassades, avec le soutien de l'armée», a déclaré un porte-parole de la police nationale, Anton Charliyan. «Nous devons améliorer nos moyens de réponse et nos mesures préventives, y compris en adoptant une loi pour les arrêter et nous espérons que nos homologues dans d'autres pays peuvent collaborer car il ne s'agit pas d'un terrorisme local mais d'un réseau international», a expliqué le chef de la police, Tito Karnavian, en ajoutant que l'attaque avait probablement été pilotée depuis Raqqa, le fief de l'EI en Syrie. Plusieurs pays, dont l'Algérie, ont condamné les attentats suicides. Daech revendique Quelques heures après la tragédie, Daech a revendiqué ces attaques. Dans un communiqué en arabe publié sur internet, Daech a annoncé que plusieurs engins avaient «explosé convoiteraient à des attaques par quatre soldats du califat avec des armes légères et des ceintures explosives» qui ont visé un groupe de citoyens de pays membres de la «coalition croisée», à savoir l'alliance contre cette organisation, dirigée par les Etats-Unis. Parmi les cinq assaillants figuraient trois kamikazes qui visaient initialement le café Starbucks en face du grand centre commercial Sarinah, a expliqué un responsable de la police. Après la première explosion, deux extrémistes armés de pistolets ont pris deux hommes en otage. Il s'agissait d'un Algérien et d'un Canadien. Le ministère canadien des Affaires étrangères a, à cet égard, annoncé avoir «été informé par les autorités indonésiennes qu'un citoyen canadien a été tué». A La Haye, le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Bert Koenders, a quant à lui fait savoir qu'un Néerlandais avait été grièvement blessé. D'après un porte-parole de la police indonésienne, l'Algérien, blessé, a réussi à s'échapper, mais le deuxième homme a été exécuté par balle, et un Indonésien qui avait essayé de prêter secours aux deux otages a également été tué. «Peu après, deux hommes sur des cyclomoteurs se sont fait exploser», a ajouté Anton Charliyan, soulignant que quatre policiers blessés étaient dans un état critique. Des témoins ont raconté que les assaillants qui venaient du Starbucks avaient commencé à tirer sur des passants, rechargeant leur arme pendant que des forces de sécurité arrivaient sur les lieux. Le gouvernement de Jakarta estime qu'il y a plus de 1000 partisans de Daech aujourd'hui en Indonésie. A l'image des jihadistes européens, entre 100 et 300 d'entre eux auraient séjourné en Syrie.