Parallèlement aux démentis de certains militants du Parti des travailleurs qui soutiennent que leurs noms ont été «inscrits à leur insu» sur la liste des frondeurs, onze députés du parti ont décidé de constituer un groupe parlementaire parallèle. Le feuilleton du mouvement de fronde mené depuis quelques semaines par des militants et élus du Parti des travailleurs contre les «agissements» de leur secrétaire générale Louisa Hanoune n'est pas près de connaître son épilogue. En effet, le meneur du mouvement, Salim Labatcha, a déclaré hier sur la chaîne Dzaïr TV qu'outre les militants qui ont consommé leur divorce avec la secrétaire générale du PT, un total de onze députés du parti ont décidé de constituer un groupe parlementaire. Avec cette nouvelle donne, le Parti des travailleurs va se retrouver avec un nombre équitable de pro et anti-Hanoune, si l'on tient compte des deux autres parlementaires qui avaient déjà quitté la formation trotskiste pour rejoindre d'autres partis. Outre la formation d'un groupe parlementaire parallèle, le député Labatcha a déclaré que 41 membres du comité central et 12 membres du bureau politique ont rejoint le mouvement des redresseurs. Convié à réagir aux accusations de Louisa Hanoune qui dit n'avoir accordé aucune légitimité à ce mouvement, Labatcha répond que l'attitude de Mme Hanoune est «de toute façon connue de tous, elle qui a l'habitude de tout nier» et d'ajouter qu'une «session extraordinaire du comité central aura lieu dans les heures à venir pour retirer sa confiance à Mme Hanoune». Par communiqués et déclarations interposés, les pro et anti-Hanoune avaient échangé des accusations ces derniers jours. Des accusations qui témoignent du marasme que traverse la formation et qui a éclaté au grand jour. Car après la publication hier par Le Temps d'Algérie des listes nominatives de militants contestataires de plusieurs wilayas et communes du pays, nous avons été destinataires dans la même journée de quelques démentis émanant d'individus dont les noms ont figuré dans les listes des contestataires. Ces derniers disent se démarquer du «mouvement de sauvetage du PT» et rester «fidèles aux principes et à la direction du PT, à sa tête Mme Louisa Hanoune». Il y a toutefois lieu de retenir que ces démentis sont rédigés à titre individuel, alors que les démissions ont été collectives. Ce qui fait que le mouvement de fronde existe bel et bien au sein du Parti des travailleurs. Dans le même contexte, le secrétariat du bureau politique du parti, dans un communiqué parvenu à notre rédaction, se dit être certain que «ces listes sont un faux» dans la mesure où elles comportent des noms de militants «inscrits à leur insu, des noms inexistants sur les fichiers de militants, ainsi que des ex-militants et ex-élus». Par ailleurs, le secrétariat réaffirme que cette «opération est commanditée de l'extérieur du parti». Dans ce feuilleton de crise sans précédent qui secoue le PT, la direction du parti et les militants dont les noms sont inscrits à leur «insu» iront-ils jusqu'au bout en portant plainte contre les «mercenaires», comme l'avait d'ailleurs promis le député Djelloul Djoudi ?