Le dépouillement des bulletins, qui a commencé dimanche 21 février à Niamey, après une élection sans incident majeur pour le premier tour de la présidentielle au Niger, était toujours en cours hier après-midi. Le scrutin a toutefois dû être reporté à lundi dans certaines localités enclavées, notamment les bureaux se trouvant « près de Tahoua (ouest), Agadez (nord) et une près de Zinder (sud)», écrit Le Monde. Les résultats doivent être annoncés dans les cinq jours suivant le scrutin, mais les délais pourraient être repoussés en raison des problèmes logistiques et de personnel qui ont conduit à d'importants retards. Quelque 7,5 millions de Nigériens étaient appelés à choisir entre quinze candidats pour présider le pays de 18 millions d'habitants parmi les plus pauvres de la planète et vivant sous la menace des groupes terroristes sahéliens et des extrémistes nigérians de Boko Haram qui étend son action jusqu'au Nigeria et Lac Tchad. Surnommé le « lion », le Président Issoufou, qui brigue un deuxième quinquennat, a prédit une victoire par « un KO » dès le premier tour. Elu en 2011, M. Issoufou, 63 ans, affronte trois adversaires principaux, deux anciens Premiers ministres, Seïni Oumarou et Hama Amadou, ainsi que Mahamane Ousmane, premier président démocratiquement élu (1993-1996). L'opposition accuse le Président de préparer un « hold-up » et la crainte de troubles post-électoraux gagne les esprits. « Il n'y aura qu'un seul vainqueur, ce sera le Niger », a indiqué M. Issoufou. Le Niger affronte l'organisation Boko Haram. Des habitants de hameaux ont été contraints de quitter leur terre, fuyant les exactions perpétrées par cette organisation. Le même déplacement populaire est enregistré au Lac Tchad.