La clôture du chantier d'aménagement de la place Kerkeri, en plein centre-ville, a été annoncée à plusieurs reprises mais régulièrement reportée. Les citoyens s'interrogent sur les innombrables reports d'ouverture de cet espace qui, une fois refait, promet beaucoup en matière de détente et de convivialité dont a besoin le centre-ville de Constantine. Le projet devait être inauguré le 16 avril 2008 par le président de la République lors de sa seizième visite dans la ville des Ponts. Cette inauguration était d'ailleurs consignée dans le programme des sites susceptibles d'être officiellement inaugurés par le chef de l'Etat. Une année plus tard, les lieux sont presque dans le même état. Les raisons sont multiples d'autant plus que le chef de projet et l'entrepreneur chargé des travaux auraient démissionné depuis quelque temps déjà, selon les témoignages recueillis sur place. A l'origine de cette situation conflictuelle, le non-paiement des créances détenues et par le chef de projet et par l'entrepreneur. Il est à rappeler que les travaux au niveau de cette place ont débuté en 2006 avec un planning d'aménagement devant transformer cette ancienne station d'autobus en une avenue moderne et rutilante à ouvrir au public dans un délai de dix mois. Ce délai étant de loin dépassé, des interrogations ont surgi du coup. Le projet comprend, avec les deux grandes portes à ses extrémités, un théâtre en plein air, deux cafétérias, des allées piétonnières et des escaliers stylisés. Le chantier est actuellement semi-fini, et du vrombissement incessant des engins et de l'agitation fébrile des travailleurs qui emplissaient auparavant les lieux, il ne reste plus grand-chose. Les engins sont partis et seuls quelques ouvriers travaillent sur l'une des deux jetées, en y coulant une plateforme de consolidation à l'effet d'en faire un contrepoids à la poussée du remblai. A préciser également que le projet «Kerkeri» aura coûté, après révision des évaluations initiales, plus de dix-huit milliards de centimes (180 245 715,15 DA) et cinq avenants supplémentaires sur les différents lots, à savoir «démolition - aménagement - électricité» modifiant les prévisions ou les montants arrêtés avant le lancement des travaux. Ainsi, de 76 millions DA au départ, le seul lot démolition est passé à 120 millions DA. Soit plus d'un tiers du coût initial.