Cette soirée foot du vendredi ne promettait pas vraiment un match où la fête était attendue. Mais par les temps qui courent, on ne pouvait faire la fine bouche sur un instant de bonheur à saisir au vol parce que les choses peuvent vite tourner. Au flop, quand ce n'est pas au cauchemar. Personne n'attendait la fête mais beaucoup espéraient une démonstration, ce qu'ils ont eu, dans une large mesure. De ces démonstrations qui vous font tout de suite douter et vous suggérer cette lancinante mais néanmoins embarrassante question : est-ce que c'est le plus fort qui est trop fort ou c'est le plus faible qui est trop faible ? Vendredi, par une douce soirée blidéenne, on n'en était même pas là. Il y avait d'un côté une équipe éthiopienne sans grande illusion. Pour illustrer la différence de niveau entre les deux sélections, ce n'est pas manquer de respect envers les Ethiopiens, lesquels ont insisté auprès de leurs accompagnateurs pour leur trouver un hôtel modeste qui soit à portée de leurs moyens ! D'un autre côté, les Verts sont depuis longtemps mis dans des conditions matérielles de haut standing. Bien sûr, il n'y a pas que la différence de moyens, ce n'est même pas le sujet du jour. Pour assurer la fête, il fallait du spectacle et pour faire du spectacle, il faut deux équipes qui jouent au foot sur une bonne pelouse. C'est le minimum syndical. On savait que les Ethiopiens ne pouvaient pas rivaliser avec les Verts, ce qui fait que la première condition d'une fête spectaculaire n'est déjà pas réunie. Mais opiniâtres, on s'est tout de suite rabattu sur le plan B. Par les temps qui courent, il faut savoir revoir ses ambitions à la baisse et surtout prévoir un plan B. On ne peut pas assurer le spectacle avec nos adversaires ? Eh bien, on va compter sur les Verts pour faire tous seuls comme des grands, le spectacle et la fête. Mais comment on va faire pour la pelouse ? On sait qu'en l'occurrence, on ne peut pas prévoir de plan B, puisqu'on ne peut pas demander à l'herbe de changer toute seule, aux tribunes de s'élargir… Enfin, on ne peut pas demander à un stade construit dans une autre ère géologique, pour des matches d'une autre époque, de se muer en un autre stade où on peut faire la fête en une soirée printanière de l'an 2016. Sinon, on n'aurait pas besoin d'attendre une métamorphose fantasmagorique d'une masse bétonnée. A une cinquantaine de kilomètres de là, il y a un stade qui s'appelle le «5-Juillet». Il n'est pas encore aux normes mais il s'y rapproche. Mais voilà, pour être sûr de gagner contre l'Ethiopie, il y a encore ceux qui croient que les Verts ont besoin d'entourloupette et de petits calculs. Un stade, pour la petite ambition, en somme. Par Slimane Laouari Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.