Comme prévu, la session extraordinaire de l'APC de Tazmalt à laquelle a appelé le wali de Béjaïa a tourné court. Les élus de l'opposition ont décidé tout bonnement de rejeter l'adoption du budget prévisionnel comme souhaité par l'autorité de tutelle. Le chef de daïra qui a été appelé au dernier moment pour suppléer à l'absence pour le moins énigmatique du directeur de l'administration locale de la wilaya n'a pas réussi à convaincre les onze élus de l'opposition de la nécessité de procéder à l'adoption du budget primitif de la commune. Et pour cause, les élus frondeurs n'ont pas été à court d'arguments à faire valoir. A commencer par le retard mis par l'autorité de tutelle à admettre la nécessité de faire voter un budget, alors qu'il devait l'être au mois d'octobre, comme le veut la règle en matière de finances publiques. «C'est regrettable de la part de la wilaya de tourner le dos pendant huit mois à une assemblée dont le fonctionnement est gelé et faire appel aux élus parce que la commune en tant qu'institution étatique se trouve maintenant sérieusement touchée par la crise», déplore Tarek Assam, membre de l'APC. Dans une lettre dont Le Temps d'Algérie a obtenu une copie, les opposants qui relèvent l'absence d'une commission des finances posent la question au wali de savoir «en vertu de quelle loi une session extraordinaire de l'assemblée se tient sous la présidence d'un directeur de l'administration locale aux lieu et place du président encore en exercice». Ils écrivent plus loin dans la même pétition qu'ils ne saisissent pas «les objectifs et les motivations d'un tel transfert de prérogatives». Les élus contestataires qui estiment que le législateur n'a pas restreint le rôle de l'élu à l'approbation du budget regrettent que de la loi relative à la commune, l'administration ne retient que la disposition relative à la substitution de pouvoir. Enfin, les signataires qui estiment être «devant un cas d'application sélective des textes», allusion faite à la non-application des articles 46 et 43, rappellent aux autorités de tutelle qu'«aucune solution n'est envisageable sans la majorité».