Les habitants du quartier Nacéria, au cœur de Béjaïa, ont procédé en début de soirée de samedi à la fermeture du boulevard de La Liberté afin de protester contre l'état de dégradation des espaces et des rues de leur cité. C'est avec des bordures de trottoirs, des branchages, de vieux pneus et d'autres objets hétéroclites que les jeunes ont exprimé leur colère en entravant l'axe le plus fréquenté de la ville. A l'origine de ce courroux, selon un riverain, la lenteur constatée dans les différents travaux d'aménagement urbain et d'assainissement confiés à une entreprise qui «n'a montré aucun signe d'énergie permettant d'espérer que le chantier soit levé dans les délais et les lieux remis à leur état initial», se plaint-on. Les habitants craignent que les chantiers ouverts un peu partout en ville s'éternisent jusqu'à la saison estivale propice à une reprise de l'activité commerciale après la «récession» hivernale, d'autant qu'on enregistre avec beaucoup de satisfaction l'arrivée de milliers de touristes. «Tous ces trottoirs défoncés, ces tranchées ouvertes et ces canalisations non encore posées indiquent sérieusement qu'il n'y a véritablement pas de suivi des chantiers», râlent les commerçants. Alors que les habitants tempêtent, «il y a encore des quantités non négligeables de matériaux comme le sable et le gravier abandonnés sur les trottoirs par les entreprises». Les protestataires qui n'ont rouvert la rue à la circulation qu'après les assurances d'un élu de la municipalité de prendre rapidement en charge leurs revendications, menacent de recourir à la rue «si aucune action concrète des autorités ne vient mettre un terme à ces lenteurs», avertissent-ils. La réaction de la mairie ne s'est pas fait attendre pour autant, puisque «l'entreprise chargée du chantier du quartier Nacéria a été dessaisie du projet et remplacée aussitôt par une autre qui reprendra les travaux dès que les formalités administratives seront réglées», a affirmé, hier, une source municipale.