La problématique du vieux bâti dans les grandes villes a toujours donné matière à des débats controversés et où des conclusions donnent parfois froid dans le dos. L'APW est revenue récemment sur la question. Lors de la journée d'étude consacrée à ce dossier, la commission de l'APW d'Alger chargée de l'habitat, de l'urbanisme et de la ville, a souligné toute l'urgence que revêt la prise en charge du vieux bâti si réellement la volonté de placer Alger au diapason des grandes métropoles méditerranéennes n'est pas un simple slogan. Le président de cette commission, Dr Abdelkader Safi, dans un verbe très réaliste, a même tiré la sonnette d'alarme quant aux menaces de plus en plus lourdes qui pèsent sur les immeubles menaçant ruine et surtout leurs occupants. La fréquence des secousses telluriques de ces dernières années n'a pas manqué d'avoir un impact négatif sur les constructions fragilisées, rappelant du coup aux autorités qu'il est temps de réagir. Les signes avant-coureurs se sont manifestés par des glissements de terrain observés dans plusieurs endroits de la capitale notamment sur les hauteurs de la ville. Et si les pouvoirs publics ont pris en charge le volet ayant trait à la réhabilitation d'un certain nombre de bâtisses datant de l'époque coloniale et considérés comme patrimoine culturel et historique, il va sans dire que la capitale compte beaucoup de bâtisses vétustes non classées dans ce cadre. Les autorités locales ont-elles les moyens de réhabiliter des centaines d'immeubles menaçant ruine alors que le temps presse ou seront-elles amenées à plutôt les démolir ? La thèse défendue lors de la journée d'étude penche pour ce choix. Ainsi, en lieu et place de ces vieilles bâtisses, on préconise la construction d'immeubles à grande hauteur (IGH) pouvant atteindre 25 étages comportant au rez-de-chaussée des commerces et des restaurants étoilés. Un projet qui s'inscrit en droite ligne avec le fameux plan stratégique visant la modernisation de la capitale et son insertion au rang des plus grandes mégapoles de la Méditerranée. Sa généralisation, comme l'ont souligné des experts en génie civil et des géophysiciens présents à la journée d'étude organisée autour du plan directeur relatif à la fluidité urbaine ainsi que le plan d'occupation des sols (POS), s'étendra à toutes les communes concernées par le vieux bâti telles que Bab El Oued, Belouizdad, Alger Centre, Hussein Dey, El Harrach pour ne citer que celles-ci. Des communes citées en exemple en raison du nombre élevé des IMR se trouvant sur leurs territoires. A noter qu'une rencontre nationale complémentaire à celle de 2015 sera organisée prochainement à l'effet d'adopter le plan directeur de l'aménagement et de l'urbanisme(PDAU) et consacré à l'aménagement du tissu urbain de la capitale. Cependant, si l'idée des experts de construire des IGH dans la capitale à l'instar de ce qui se fait dans toutes les grandes métropoles du monde semble tout à fait convaincante, l'on est en droit de rester sceptique sur la gestion de ce genre d'immeubles vis-à-vis d'un manque de culture dans ce domaine. L'expérience des cités Aadl est assez éloquente pour montrer la grande faillite. Des ascenseurs en panne, absence d'agents d'entretien, de gardiennage, etc. Pour le côté activité sismique, laissons les spécialistes exprimer leurs avis.