Le coup de starter est d'ores et déjà lancé dans le pays du Chenguitt en vue de l'élection présidentielle du 18 juillet prochain. Dans les rues de Nouakchott, des posters géants à l'effigie de Ould Abdelaziz sont accrochés un peu partout dans la ville. Mohamed Ould Abdelaziz, surnommé «le président des pauvres» est désigné comme favori. A la tête du pays durant à peine dix mois, Ould Abdel Aziz a convaincu une grande frange de la société mauritanienne. La majorité écrasante des Mauritaniens ont de l'estime et du respect envers l'ancien président du Haut Conseil d'Etat, instance mise en place au lendemain du coup d'Etat du 6 août 2008. Nombreux sont ceux qui voient en la candidature de Ould Abdelaziz un sursaut d'espoir. Son passage aux commandes du pays a permis le lancement de nombreux projets de développement, à l'instar de la construction de routes, vitales pour ce pays désertique. Le mauritanien lambda constate un changement, dont l'assainissement de la gestion publique, une meilleure orientation des dépenses étatiques et l'économie de milliards d'ouguiyas. Les prix des denrées alimentaires, les factures d'eau, d'électricité et de gasoil ont été, ces dix derniers mois, revus à la baisse. Les habitants de la Mauritanie profonde bénéficient de services médicaux et d'autres se sont vu attribuer des lots de terrain avec acte notarié, sans oublier la distribution de tonnes de riz au profit des populations défavorisées. Le cousin germain de Mohamed Ould Abdelaziz, appartenant à la même tribu des Ouled Sbaâ, le colonel Ely Ould Mohamed Vall, jouit lui aussi d'une popularité considérable. En effet, il est considéré comme l'homme ayant fait chuter le régime de Mouawiya Ould Taya. Argumentant sa participation par les appels lancés en sa direction, Ould Vall précise qu'il ne sera le candidat d'aucun parti. L'ex-directeur de la Sûreté nationale sous l'ère de Ould Taya, et ex-président du Conseil militaire pour la justice et la démocratie, chef de l'Etat de 2005 à 2007, se présente aux élections, souligne-t-il, «pour mettre en œuvre un programme de société». D'autre part, le chef de l'opposition mauritanienne et président du Rassemblement des forces démocratique (Rfd), Ahmed Ould Daddah, bat ses dernières cartes, lui qui a obtenu 47% des voix lors de l'élection présidentielle de 2007. La présidentielle mauritanienne est également animéepar la participation des candidats Kane Hamidou Baba, Sarr Ibrahima et Shgaïer Ould M'Bareck. Ils ont commencé leur campagne électorale bien avant le report de l'élection. Le nom de Messaoud Ould Boulkheir, président de l'Assemblée nationale, est avancé par les médias mauritaniens quant à son éventuelle participation. L'accord-cadre de Dakar L'accord de sortie de crise signé à Dakar prévoit la composition d'un gouvernement d'union nationale et le report de l'élection présidentielle au 18 juillet 2009. Initiative portée par le Sénégal et menée sous l'égide de la communauté internationale, l'accord contient plusieurs points, dont la démission volontaire de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi, président renversé le 6 août 2008. L'accord permet un retour à l'ordre constitutionnel. Il concerne les trois pôles de la vie politique mauritanienne, à savoir le camp soutenant le général Mohamed Ould Abdelaziz, le Rfd de Mohamed Ould Daddah et le Fndd. Le groupe de contact international assurera le suivi de l'accord-cadre et veillera à son application. Notons que les organisations internationales et régionales ont salué l'entérinement de l'accord.