La session extraordinaire de l'Assemblée populaire de la wilaya de Tizi Ouzou (APW) a été consacrée au secteur de l'enseignement supérieur. Les élus ont dressé un tableau sombre de la situation qui prévaut au niveau de l'université Mouloud- Mammeri et aussi dans les différentes résidences U de la wilaya. Ainsi, ils ont déploré le retard accusé dans la réalisation des projets en cours, en l'occurrence le projet de 17 000 places pédagogiques de Tamda. Ceci tout en sachant que l'enveloppe budgétaire allouée à ces programmes est de 30 milliards DA. Après avoir écouté les points de situation faits par les élus et par les directeurs des œuvres universitaires (DOU), le wali, Brahim Merad, a regretté que ce symbole pédagogique de la wilaya se retrouve dans une telle situation qu'il a qualifiée de «déplorable». «Pourquoi en sommes-nous arrivés à cette situation ? Qu'est-ce qui ne va pas dans cette enceinte universitaire ?» a-t-il interrogé. Le premier magistrat de la wilaya s'est montré disponible à trouver des solutions pour préserver cette université qui est en constante dégradation. Suivi des projets Le manque d'hygiène au niveau de la restauration, des départements et des facultés qui se trouvent en piteux état, des conflits socioprofessionnels qui freinent la pédagogie… tout y est. «Durant cette saison estivale, nous allons entamer la réhabilitation des cités universitaires pour mettre fin à cette situation», a-t-il dit tout en appelant à la normalisation de la situation à Tizi Ouzou au même titre que les autres régions pour mettre un terme à ces conditions déplorables que vit notre région. S'agissant du retard accusé dans la réalisation des infrastructures pédagogiques et d'hébergement, le wali a affirmé qu'il est temps de les réaliser et de se projeter dans l'avenir. «Ce retard accusé dans la livraison des projets en cours de réalisation est dû essentiellement au manque de foncier dans la wilaya», dit-il, assurant que les entreprises réalisatrices «ont du mal à trouver le terrain pour les implanter. Mais je rassure, la rentrée prochaine 2016-2017 sera plutôt acceptable, à condition de réceptionner les équipements prévus, notamment les 4300 places pédagogiques et les 5500 lits d'hébergement prévus pour septembre prochain, en attendant l'aboutissement des autres projets qui seront achevés d'ici le mois de décembre prochain». Le chef de l'exécutif a fait savoir qu'une équipe pluridisciplinaire composée des représentants de son administration, à leur tête le SG de la wilaya, suit avec beaucoup d'attention les différentes étapes de réalisation de ces projets pour exiger des entreprises réalisatrices d'honorer leurs engagements en termes de délais de livraison. En outre, le wali a mis l'accent sur la nécessité de revoir la gestion de l'Ummto et des résidences U et ce, en appelant les responsables de ce secteur à procéder à la mise en place de la carte magnétique d'accès à ces infrastructures. «Il faut que chaque responsable assume la responsabilité qui lui a été confiée. La mise en service de cette carte permettra d'identifier le nombre de résidants qui ont accès à la Cité U». De son côté, le président de l'APW, Mohamed Klalèche, a mis en garde sur la rentrée universitaire 2016/2017 qui s'annonce très difficile, surtout si les infrastructures qui sont en cours de réalisation ne sont pas livrées au mois de septembre prochain. «Il faut savoir que le nombre d'étudiants est actuellement de 55 000 et peut atteindre les 60 000 d'ici la prochaine rentrée». D'où la nécessité, enchaîne-t-il, d'efforts supplémentaires que doivent consentir toutes les directions concernées de la wilaya pour livrer ces projets à temps. Paix et sérénité De son côté, le recteur de l'Ummto, Arezki Deridj a appelé les autorités locales et les élus afin d'aider l'université à rétablir la paix et la stabilité. «Notre objectif est de trouver des solutions pour retrouver la paix et la sérénité à l'Ummto. Pour ce faire, «il faut travailler la main dans la main», a-t-il souhaité. Interrogé sur l'application effective de la décision du ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Tahar Hadjar, lors de sa visite de travail dans la wilaya de Tizi-Ouzou, qui a instruit l'ex-recteur de réhabiliter l'ensemble des étudiants exclus, le recteur dira : «A ce jour, nous n'avons reçu aucune circulaire ministérielle portant réintégration des étudiants exclus. Mais nous saisirons le ministère pour examiner cette affaire au cas par cas. Pour notre part, nous recevrons individuellement les étudiants concernés». Lors de son intervention, le directeur des équipements publics (DEP), Ahmed Ouadeh, a souligné que 7000 places pédagogiques seront livrées pour la prochaine rentrée universitaire, dont 2250 sont déjà achevées à 100%. 1750, dont la cadence des travaux est à 75% seront réceptionnées au mois de septembre prochain et 2700 autres sont prévues pour le mois de décembre 2016. Quant au nombre de lits d'hébergement qui seront prêts pour la rentrée, il a affirmé que sur les 55 000 prévus, 1000 lits sont livrés et fonctionnels depuis le mois de décembre 2015 au niveau de la résidence universitaire de Tamda.