Treize années, jour pour jour, sont passées depuis la catastrophe naturelle qui avait ébranlé Boumerdès un certain 21 mai 2003. Seules 84 familles sinistrées du séisme ne sont pas encore relogées dans des bâtisses en dur. Ces familles, au lendemain de la catastrophe, avaient opté pour l'aide à l'autoconstruction et l'Etat s'était engagé à leur verser un montant d'un million de dinars pour réaliser leurs logements. 60 parmi elles sont celles de la cité Oasis de Bordj Ménaïel où les travaux peinent à sortir du sous-sol. L'entrepreneur qui avait en charge la réalisation du projet a été, selon un sinistré, emprisonné pour une affaire d'escroquerie. «L'Etat nous a abandonnés. Nous ne savons plus à quel saint nous vouer», nous dira notre interlocuteur qui se plaint du retard mis dans la réalisation de leurs logements. L'ex-wali de Boumerdès, Kamel Abbès, avait instruit ses services afin de relancer les travaux à l'arrêt depuis plusieurs années. Désormais, c'est l'OPGI qui prend en charge la réalisation des 60 logements. Mais la cadence des travaux reste toujours lente et les sinistrés continuent de vivre le calvaire. 24 autres familles ayant opté pour l'aide à l'autoconstruction attendent toujours la réalisation de leurs logements au niveau de la cité 11-Décembre dite les coopératives. Le gouvernement avait annoncé en 2012 un programme de construction de plus de 12 000 logements pour éradiquer les chalets qui continuent à enlaidir la région et occuper des terrains à vocation agricole et touristique. Pas moins de 12 400 familles sont actuellement dans des cabanons dont la durée de vie est achevée. Ces familles sont logées dans ces chalets dans le cadre social. En 2011, une enquête sociale avait rendu un constat peu reluisant de ces habitations provisoires. «Nous vivons dans des chalets dépourvus de toutes les commodités», nous dira Rabah, un habitant du site des chalets des Issers. Ce site est totalement dégradé offrant un décor précaire. «Nos enfants sont atteints de maladies respiratoires du fait de la dégradation des chalets», dira encore notre interlocuteur qui interpelle, lui et des habitants, les pouvoirs publics pour accélérer les travaux de réalisation de logements. Mais, il semble que le cri de détresse des habitants des chalets restera encore inaudible en raison de la crise provoquée par la chute des prix des hydrocarbures et la politique d'austérité prônée par le gouvernement Sellal. D'ailleurs, les effets de cette crise sont là. 8000 logements du programme du gouvernement sont gelés, selon une source de l'OPGI. Seuls 4000 logements dudit programme sont en cours de réalisation. Les habitants des chalets devront prendre encore leur mal en patience. Le directeur de l'OPGI avait annoncé récemment le démantèlement de plus de 2500 chalets à travers les sites implantés dans la wilaya et le relogement de leurs habitants. Courant mois de mai, les autorités locales ont relogé près de 2300 familles et l'opération a été lancée depuis la commune de Chabet El Ameur où les habitants des chalets ont bénéficié de logements.