La maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou abritera, à partir de demain, la neuvième édition du concours national de la chanson amazighe qui se poursuivra jusqu'au 28 du mois en cours. Cette manifestation initiée par l'association culturelle Tarwa N'Gaya est devenue une occasion incontournable pour honorer les pionniers de la chanson amazighe. Cette année, il a été décidé de rendre un vibrant hommage au chanteur disparu Brahim Izri qui a tant donné pour la promotion et l'internationalisation de la chanson kabyle. L'interprète de l'album A Lbudala, qui s'est éteint le 3 janvier 2005 des suites d'une longue maladie, sera honoré lors de cette édition. Au programme figure une série de spectacles en hommage au regretté Bahim Izri, en étroite collaboration avec le groupe Sorif, le lauréat de l'édition «Alhan Wa Chabab 2015», Arezki Ouali, et la lauréate de l'édition 2016, Célia Ould Mouhand. Ainsi, des conférences-débats sur la vie et l'œuvre de ce chanteur seront à l'ordre de la première journée. Au lendemain du coup d'envoi de ce concours, une visite et un recueillement sur la tombe de l'artiste sont programmés jeudi dans son village natal Ath-Lahcen, dans la commune de Beni Yenni. «Cet homme fut l'un des militants ayant combattu pour sauvegarder la culture et l'identité amazighes. Aujourd'hui, c'est notre devoir de lui rendre cet hommage. Que Dieu ait son âme», a affirmé le représentant de l'association Tarwa N'Gaya. Né le 12 janvier 1954 à Beni Yenni, en Kabylie, Brahim Izri était chanteur, auteur-compositeur et interprète. Durant son enfance, il accompagnait son grand-père pour écouter les chants religieux de la zaouia de Hadj Belkacem. A l'adolescence, il fonda avec deux de ses amis de lycée, Naït Abdelaziz et Aziz Berrahma, le groupe Igudar (les Aigles) à l'époque durant laquelle de nombreux groupes sont engagés dans le combat culturel, linguistique et identitaire en Algérie, à l'exemple de Isulas, Inaasliyen, les Abranis, Imazighen Imoula. Durant les années 1970, Brahim Izri était guitariste pour le chanteur Idir. Par la suite, il entreprend une carrière solo et publie ses premiers albums. Parmi ses œuvres artistiques, nous pouvons citer Tizi-Ouzou, chanté en 1999 avec Idir et Maxime Le Forestier. Dans ses textes se trouvent les thèmes sur la défense des droits des femmes et de l'égalité entre les deux sexes. Il a interprété l'album musical intitulé Sacrifice pour un enfant en 1981, l'Enfant de la terre en 1983, D acu-iyi (Qui suis-je) en 1984 et, deux ans plus tard, il a interprété l'album Ala, ala. En 1988, l'album D-ifrax I nella (Nous sommes des pigeons) et le dernier album A lbudala.