Le président du Conseil de la concurrence, Amara Zitouni, a indiqué hier à Alger que son organisme a traité plus de 100 affaires depuis sa réactivation en 2013. Intervenant à l'occasion de la Journée d'étude organisée par le Conseil de la concurrence sur «Le rôle du Conseil de la concurrence dans la régulation du marché», il a indiqué que cette instance a rendu publiques, dans son dernier bulletin, toutes les affaires sur lesquelles elle a statué depuis 2013. Tout en reconnaissant l'existence de lacunes empêchant son organisme d'assumer pleinement ses missions, il souligne que les compétences du Conseil de la concurrence restent limitées. Le conseil ne peut intervenir sur toutes les infractions aux règles de la concurrence. Il s'agit de contraintes réglementaires imposées après l'abrogation de l'ordonnance de 1995 et par celle de 2003, qui a été à son tour modifiée et complétée en 2008 et en 2010. Pour mieux accomplir ses missions, le Conseil de la concurrence devra d'abord disposer d'un siège social et recruter le personnel nécessaire. Le déficit de la ressource humaine est un grand handicap. «Nous travaillons aujourd'hui avec moins de 30 fonctionnaires, alors que nous devrions en avoir 150, et ce, faute de siège social», a-t-il expliqué. La nécessité d'amender les statuts de ce conseil et les lois qui le régissent s'imposent également. De son côté, l'économiste et vice-président du Cnes, Mustapha Mekidèche, a indiqué que le rôle du Conseil de la concurrence reste encore loin des attentes des acteurs du marché. Pour lui, il ne dispose pas de statistiques réelles ni de prérogatives pour intervenir en cas de constatation d'infractions sévères. Il citera à titre d'exemple l'absence des chèques dans les transactions commerciales et le refus du secteur informel de se réorganiser. Un appel est lancé aux pouvoirs publics pour soutenir cette structure indispensable pour la régulation et l'organisation du marché.