Ils étaient plus de 250 commerçants de différentes activités à protester hier devant le siège de l'union de wilaya des commerçants contre les augmentations des loyers par l'APC de Constantine et aussi contre ce qu'ils ont qualifié «d'abus» des contrôleurs d'hygiène qui leur notifient des pénalités «très lourdes». La colère des commerçants a atteint son comble puisqu'ils menacent de recourir à une grève générale si leurs revendications ne seront pas prises en considération. D'ailleurs, le secrétaire national de l'UGCAA devrait se déplacer aujourd'hui à Constantine et se charger de transmettre le dossier de doléances au ministère du commerce. Il est à préciser que l'union de wilaya de l'UGCAA rejette la loi 09-03 du 25 février 2009 relative à la protection du consommateur et à la répression des fraudes parue au Journal officiel le 8 mars, parce qu'elle transforme, selon les concernés, «les commerçants en dealers». «Nous réfutons cette loi et nous avons demandé, lors du conseil national tenu à Alger en présence des ministres des Finances, du Commerce et de l'Intérieur ainsi que des membres de l'Assemblée populaire nationale, que cette loi soit reformulée en tenant compte des droits et intérêts des commerçants aussi», a affirmé M. Boutamine, secrétaire général de l'UGCAA de Constantine. La loi en question traite les aspects en rapport avec l'hygiène, la salubrité, l'inocuité des denrées alimentaires, la sécurité et la conformité des produits. A cet effet, les commerçants estiment que les pénalités notifiées sont très exagérées.Quant à leur conflit avec l'APC de Constantine à propos des augmentations des loyers, il dure depuis au moins trois ans, selon les protestataires, qui soulignent que les nouveaux montants atteignent des fois les 700%. Sur un autre volet, le déplacement du SG de l'UGCAA à Constantine s'inscrit également dans le cadre de la mise en place d'un engagement entre les boulangers et l'Enasel de Constantine qui s'est soldé par la signature d'une convention avec l'Association nationale des boulangers aboutissant «à un approvisionnement régulier du marché national en sel iodé». L'utilisation de sel non iodé étant très répandue chez les boulangers, elle «provoque la maladie du goitre, avec une évolution certaine vers le cancer», de l'avis de médecins spécialistes. Cette situation a incité l'Enasel à s'investir dans la sensibilisation des professionnels, tout en alertant les services de santé publique sur les retombées néfastes de l'utilisation des sels non iodés, mais sans grand résultat jusque-là. «Malgré toutes les mesures de facilité accordées aux boulangers, tels la fixation de prix compétitifs, la garantie de livraison et le délai de paiement cléments, on a réussi à placer à peine 20% sur les 60 000 tonnes de sels consommées annuellement par les boulangers», a indiqué le chargé des relations publiques de l'Enasel. Il ne faut pas oublier que le marché national est inondé en sel non iodé qui entre en Algérie par le biais des importateurs à partir de l'Espagne et de la Tunisie, notamment à bas prix, alors que le produit de l'Enasel est cédé à 6 dinars le kilo. Par cette convention, «c'est l'association nationale des boulangers elle-même qui devrait se charger de l'approvisionnement des professionnels», selon le représentant de l'Enasel. Par la même occasion, le représentant de Constantine des boulangers au sein de l'UGCAA confirmera cette disposition de distribution du sel par deux membres l'association.