Le premier match de l'ES Sétif en phase des poules de la ligue des champions d'Afrique a tourné au vinaigre. C'était une nuit cauchemardesque pour les Sétifiens, à cause d'un comportement honteux et scandaleux d'une frange des supporters de l'Entente, qui ont bombardé le terrain de toutes sortes de projectiles. Certains ont même envahi le terrain pour s'en prendre aux poulains d'Abdelkader Amrani qui n'oubliera pas de sitôt sa première sortie à la barre technique de la formation de Aïn El-Fouara, battue (2-0) chez elle par les Sud-africains de Mamelodi Sundowns, repêchés par la CAF après la disqualification de l'AS Vita Club de la RD Congo. Ces graves incidents ont contraint l'arbitre malien Mahamadou Keita à interrompre la partie à l'entame du temps additionnel, alors que les Sud-Africains, mieux en jambes et plus efficaces, menaient au score sur deux jolis buts inscrits par Samuel Mabunda à la 34', sur une frappe lointaine en pleine lucarne, et Khama Billiat qui s'est joué des deux défenseurs centraux sétifiens, Arroussi et Delhoum, avant de battre Khedaïria et doubler la mise à la 63', à la stupéfaction générale. Des affrontements ont éclaté entre ces supporters mécontents et les forces de sécurité dans le stade et même dans le centre-ville de Sétif. Plusieurs blessés ont été enregistrés parmi les policiers et ces fans pas comme les autres, qui n'ont pas admis la déroute de leur équipe à domicile. La ville d'Aïn El-Fouara a vécu une nuit d'horreur et le plus dur est à venir, car la Confédération africaine de football (CAF) va certainement sanctionner lourdement l'Entente qui a été battue également chez elle en juin passé par l'USM Alger, à l'entame de la phase des poules de l'édition 2015 de la C1 africaine. La CAF a déjà rapporté tous les dépassements survenus samedi soir dans la capitale des Hauts Plateaux sur son site officiel. L'Entente risque d'être disqualifiée Après les graves incidents survenus samedi soir au stade du 8-mai 1945 de Sétif à l'occasion du match contre les Sud-africains, l'ESS risque fort d'être disqualifiée par la CAF, comme c'était le cas pour le club tunisien de l'ES Sahel en 2012, et ce, conformément au règlement de la ligue des champions d'Afrique. «Si l'arbitre est obligé d'arrêter le match avant sa fin réglementaire à cause d'un envahissement du terrain ou d'une agression contre l'équipe visiteuse, l'équipe hôte sera considérée comme perdante et éliminée de la compétition, nonobstant les sanctions prévues par les statuts et règlements», stipule, en effet, l'article XII (alinéa 3) des règlements de cette ligue des champions d'Afrique. Ce sera un coup très dur pour les Sétifiens qui ont beaucoup investi cet été dans l'espoir de remporter cette ligue des champions d'Afrique pour la seconde fois. Le rêve des dirigeants, des entraîneurs et des joueurs de l'ESS vire déjà au cauchemar. Impressions Hassan Hammar (président de Sétif) : «Je ne comprends pas...» «Je ne comprends l'attitude du public. C'est ça le football. On a perdu un match, mais il en reste encore cinq. En plus de ça, ce genre d'incidents ne s'est jamais produit à Sétif même lorsque nous étions dans des situations plus difficiles. Je n'arrive pas à comprendre et je condamne cet acte». Abdelkader Amrani (entraîneur de Sétif) : «Il nous manque un attaquant de pointe» «Je suis satisfait de la production de l'équipe sur le plan collectif, mais pas sur le plan individuel. On doit se préparer encore pour la suite de la compétition. Aujourd'hui, on s'est créé quelques occasions que nous n'avons pas su concrétiser. Je pense qu'il nous manque un attaquant de pointe». Pitso Mosimane (entraîneur des Sundowns) : «Objectif atteint» «On a affronté une très bonne équipe de Sétif que nous avions visionnée à maintes reprises. On avait notre idée sur l'adversaire. On s'est donné à fond pour revenir chez nous avec trois points. L'objectif est atteint d'autant plus qu'on était venu pour gagner, pas pour défendre».