Malgré son importante pluviosité dont la moyenne de l'année avoisine les 900 mm, ses importantes potentialités hydriques constituées d'un réseau hydrographique qui renferme deux (02) grands bassins versants, à savoir le bassin de l'oued Sebaou et le bassin côtier (nappe alluviale de l'oued Sebaou de 28%, ressources superficielles (barrages) de 67%, sources superficielles et prise d'eau de 4,6% et le dessalement qui représente 0,4%) la wilaya de Tizi Ouzou continue à faire face à de multiples pénuries qui reviennent à chaque saison des grandes chaleurs. C'est que dans cette wilaya, l'enjeu de l'eau est toujours là et constitue même un défi à relever. L'eau est souvent source de tension. Le manque d'infrastructures hydrauliques à même d'assurer le stockage d'importantes quantités, aggravé par le phénomène de déperdition d'importantes quantités qui sont déversées dans la nature en raison d'un réseau d'alimentation des plus obsolètes, le gaspillage, le manque de vision et de gestion rationnelle de cette denrée qui est plus que vitale, fait que l'eau continuera à alimenter des tensions sociales dans les années à venir, comme elle l'a toujours fait dans le passé. La wilaya de Tizi Ouzou, dont la population avoisine les 1 500 000 habitants répartis sur plus de 1500 villages, a des besoins importants en matière d'alimentation en eau potable. Sa topographie spécifique complique davantage le raccordement de plusieurs localités au réseau qui demeure, faut-il le répéter, loin de répondre aux aspirations. Que peut faire en effet un seul barrage, celui de Taksebt, pour répondre aux besoins quotidiens tout en sachant qu'il dessert aussi les eux wilayas de Boumerdès et d'Alger ? Au niveau de cette structure hydraulique, l'eau est récupérée par une grande station de pompage au pied du barrage qui est d'une capacité de 616 000 m3 qui, à son tour, assure le pompage vers la grande station de traitement d'une capacité 605 000 m3 jour. Un autre réservoir de stockage de 38 000 m3 transfère l'eau vers le consommateur où le premier départ est vers l'est (Freha et Azazga). Ensuite vient un autre système qui est le piquage d'Azeffoun qui alimente les quatre communes côtières de la wilaya, par la suite c'est le piquage de Bastos pour arriver un peu plus loin à celui de Tirmitine puis celui de Draâ Ben Khedda et la dernière prise au niveau du territoire de la wilaya est celle de Tadmaït. Au-delà, ce sont les 11 piquages de la wilaya de Boumerdès. Le reste des eaux atterrit sur le système SPIC (l'ancien système Keddara qui alimente Alger depuis la fin des années 80), précise-t-on. L'eau est transférée sans aucune énergie et tous les reliefs rencontrés sont traversés par quatre tunnels sur les 80 km du transfert qui totalisent environ une dizaine de kilomètres. Ceci expliquerait en partie la faiblesse du débit et des quantités pompées quotidiennement. On signalera aussi l'abandon de l'exploitation, au cours de ces quelques dernières années, d'au moins 35 forages. Du coup, la situation, même si elle reste gérable jusqu'à maintenant, risque de devenir encore plus complexe car la période des grandes chaleurs ne fait que commencer et les besoins augmentent substantiellement. Le risque de voir d'autres tensions liées à l'eau voir le jour n'est pas à écarter. Ce qui s'est passé à Illiltène n'est qu'un exemple parmi tant d'autres.