Pour chaque mois de Ramadhan, les diverses chaînes de télévision publiques et privées rivalisent d'ingéniosité pour proposer des recettes culinaires diversifiées. Depuis quelque temps, ce segment gastronomique qui a le vent en poupe connaît une grande embellie. Chacune des chaînes tente de rallier les téléspectateurs et augmenter son audimat. Il est vrai que notre cuisine est prolifique et inventive, notamment avec les apports andalous, ottomans et moyen-orientaux faisant d'elle une des plus riches et des plus diversifiées. Cette année, une profusion de chaînes élaborent des émissions qui offrent tout un panel de recettes culinaires avec des appellations différentes, notamment «Cuisine sans visa» sur Ennahar, «Dziriyette Mag» sur KBC, «Moutêt el meida» sur la TV A3 III et «Dhouq melhna» sur la chaîne Samira, la première chaîne spécialisée dans la cuisine. C'est un large éventail de chefs cuisiniers, de femmes au foyer, de décors, de cuisines et une gamme variée de mets et de gâteaux qui est présenté en ce mois de carême. Certaines émissions sont agréables et attrayantes d'autres un peu moins en raison du manque d'entrain du chef cuisinier ou de l'animatrice. Un peu guindée, on constate beaucoup de longs silences lors de la préparation des recettes. Il y a certains qui sortent du lot notamment Chahrazed et Ihab qui passent sur la chaîne Samira et Mme Bouhamed sur A 3. Cette dernière articule bien et parle en faisant ses gâteaux ou mets et ne cesse de rappeler souvent la manière de préparer ce plat. Il est vrai que la chaîne Samira propose une gamme variée de plats et de gâteaux et possède des animateurs très souvent de nouveaux cordons bleus mais parfois, la présentation laisse à désirer pour certains. Dans cette chaîne, l'émission «Khafayette» de Mme Benbrim, propose pour la fête de l'Aïd un choix diversifié de gâteaux traditionnels comme le maqrout, halwette ettabaâ et les montecaos, (ghribiya) etc, alors que sa collègue se lance dans des gâteaux plus modernes souvent revisitées. La tradition Dans Echourouk Laki et Echourouk Benna, la gastronomie est variée et souvent les chefs cuisiniers rappellent de recettes issues des menus de restaurants et de l'ensemble de la gastronomie algérienne dont celle du terroir. Avec «Dhouq melhna», présentée par Amine, on fait une incursion dans les cuisines de certaines familles dont la maîtresse de maison nous concocte une recette de sa grand-mère, du terroir ou dans ses habitudes culinaires. Avec «Ma boulangerie» qui passe sur Echourouk, on a affaire à de vrais professionnels du pain, de la viennoiserie et des gâteaux et tartes. Le cadre est agréable avec une belle boulangerie qui, au vu de toutes ses belles miches de pain, fait titiller nos papilles. Il y a lieu de signaler que dans toutes ces émissions, les décors sont adéquats avec de belles cuisines modernes bien équipées et des cordons bleus ou professionnels du métier. Dans Samira, les cuisines sont harmonieuses et très diverses. Avec Mme Bouhamed sur A3, la couleur dominante du rouge à tous ses ustensiles donne beaucoup de punch au décor. Dans «Cuisine sans visa», programmée sur Echourouk, ce sont les saveurs du monde que nous partageons avec divers présentateurs égyptiens, libanais ou autres. Ces derniers ne se départissent pas de leurs accents et on est censé les comprendre alors qu'eux ne font aucun effort pour maîtriser la langue algérienne. Ils nous font découvrir des recettes de leurs pays et terroir, ce qui est une bonne initiative de s'ouvrir au monde et élargir notre panel gastronomique. Ces innombrables émissions gastronomiques permettent aux ménagères de s'initier et d'avoir des idées nouvelles en matière culinaire, surtout en cette saison où il est ardu de trouver beaucoup de légumes et de diversifier les repas et son alimentation. Merci à tous ces cordons bleus.