Jamais l'art culinaire n'a eu autant de cote parmi nos compatriotes. La cuisine charme de plus en plus d'adeptes et à tous âges. L'avènement de programmes et de chaînes de télévision dédiées à la gastronomie a nettement amplifié cet intérêt. Rien ne passe inaperçu pour ces cuisiniers ou pâtissiers en herbe. Chaque émission diffusée sur les chaînes étrangères est studieusement suivie. C'est le cas de Halima. Cette mère au foyer avoue suivre Fatafeat, principalement la chef cuistot Fatima, d'origine algérienne. « Les recettes et les astuces nous facilitent vraiment la vie », estime-t-elle. A titre d'exemple, elle cite le gâteau qu'elle réussit au mieux. Il s'agit d'un moelleux garni de pommes caramélisées. « C'est un régal pour ma famille », dit-elle. Houria, une infirmière de 56 ans a également l'œil rivé sur les chaînes culinaires. « Depuis l'irruption de la cuisine à la télévision, mes menus ont complètement changé et sont devenus plus variés. Mon époux et mes enfants apprécient beaucoup. La découverte des cuisines d'ailleurs est très enrichissante », soutient-elle. Mais l'amour de la gastronomie n'est plus l'apanage des femmes. Des hommes, aux profils professionnels divers, s'adonnent à cet art. Hacène, cadre supérieur dans une entreprise privée, affirme être attiré par les recettes données à travers les émissions spécialisées telles que « top chef » et « masterchef ». « Les émissions spécialisées en gastronomie m'ont appris énormément de choses. La manière de blanchir les légumes et de les refroidir pour qu'ils gardent leurs vitamines et leurs couleurs, ou de préparer un morceau de viande pour le rôtir tout en le gardant tendre de l'intérieur sont autant d'astuces qui m'ont permis de réussir des plats au grand bonheur de ma petite famille. Au point où mes enfants ont demandé à leur maman de me laisser cuisiner régulièrement », s'enorgueille-t-il. La fièvre de la cuisine et de l'art culinaire dans sa globalité a également touché les adolescents. Facebook aidant, de véritables concours sont lancés sur le réseau social. C'est le cas de Nesrine, Nassim et Salim, des cousins qui s'échangent des recettes certes faciles mais très goûteuses. Nassim, du haut de ses 14 ans, se flatte de réussir les cookies, le tiramisu et le crumble. « Mon émission préférée « Top Chef », diffusée sur une chaîne étrangère ou encore la chaîne algérienne « Samira » me permettent de connaître des recettes nouvelles mais surtout l'art de la présentation », souligne-t-il. Pour ce jeune garçon, son plaisir est d'offrir à sa maman, à la fin d'une longue journée de travail, une assiette belle à voir et surtout bonne à déguster. Ce penchant vers l'art culinaire n'a pas échappé à ses parents qui l'encouragent à poursuivre des études supérieures en gastronomie. L'Ecole « La Chef », vivier des cordons bleus Parmi les écoles implantées à Alger, l'ecole « La Chef ». Depuis son ouverture, il y a deux ans, l'établissement a déjà gagné en notoriété. Dirigé d'une main de maître par une icône de l'art culinaire grec, Virginia Anastasia, il est déjà derrière la formation de plusieurs groupes. Cet engouement des Algériens pour l'art culinaire, Virginia Anastasia l'impute au penchant de nos compatriotes pour la bonne bouffe. « Les Algériens aiment la bonne cuisine et les femmes algériennes préparent de succulents plats et c'est normal qu'on veuille se former selon les normes pour faire déguster mais surtout travailler dans ce créneau qui offre des emplois », affirme-t-elle. Pour ce qui est de la formation au sein de cette école, Virginie Anastasia affirme que la réputation de l'école a permis d'attirer beaucoup de personnes même celles du troisième âge. Une dame de 64 ans a suivi une formation en pâtisserie. Elle vient de décrocher son diplôme. « D'autres stagiaires ont décroché un poste de travail dans des hôtels de réputation où ils ont suivi des stages pratiques », affirme-t-elle. Parmi les élèves stagiaires, Akram, 21 ans. Ayant un niveau de terminale langues, Akram qui a toujours aimé la pâtisserie n'a pas hésité à se lancer dans l'aventure. Trois mois sont déjà passés sur les 8 mois de la formation et le jeune homme se dit satisfait de cette formation qui « répond à ses aspirations ». Nawel Djaâfri, 21 ans, partage ce même sentiment l'ayant poussée à suivre une formation dans l'école « La Chef ». « Nous sommes bien pris en charge par notre instructrice qui nous demande de savoir être patient pour réaliser des miracles en cuisine », dit-elle.