Il y a six ans déjà, Blida, la ville des roses et l'Algérie perdaient Abdelkader Guessoum, un des plus grands et plus beaux chanteurs de chaâbi. Parti à l'âge de 64 ans le 12 juillet 2010, le chanteur Abdelkader Guessoum était à la fois un chanteur de chaâbi et de charme. Ce beau garçon à l'allure de sportif avait réussi à se trouver une place parmi les plus grands chanteurs des le début des années 1970 au moment où se style était dominé par de grands noms tels que Guerouabi, El Ankis, Ezzahi, Chaou etc, sans compter bien sûr, le maître des maîtres El Hadj M'hammed El Anka. Issu d'une famille noble de Blida (les Gsesma) où il est né en 1946, le petit Abdelkader s'est mis à la musique alors qu'il n'avait que 8 ans. A cet âge, il jouait déjà à la flûte et à l'harmonica. Dès l'indépendance, il se voit offrir sa première mandoline. Il faut dire qu'à la maison, il a grandi au son des disques Gramophone et Polyphone que sillonnait l'aiguille du tourne- disques à manivelle (Ghennaya) que ses parents prenaient plaisir à écouter autour du jet d'eau embellissant la plupart des jolies maisons mauresques de Blida. L'oreille du petit enfant qu'était Abdelkader s'habituait de plus en plus aux chansons de Dahmane Benachour, Hadj M' Rizek et Hadj Mahfoudh dont il profitera plus tard des cours et ceux de son neveu Mohamed Mahieddine. Très ambitieux, dès 1965,Abdelkader Guessoum créera son premier orchestre en cachette de ses professeurs. C'est le chanteur Rabah Driassa qui l'aurait introduit à la radio en 1966 pour un premier test. Déçu par cet essai non concluant, il retournera vers l'apprentissage avant de revenir en force lors du festival de la chanson chaabi en 1969 pour arracher la première place. Encouragé par plusieurs maîtres dont le grand Dahmane Benachour, il passera à la télévision en 1970. Il enregistrera par la suite plusieurs disques 45 tours. Mahboub Bati lui composera plusieurs chansons à succès. En 1989, il créé sa propre maison d'édition à Blida, continue à chanter dans les fêtes de mariage et passe à l'occasion à la télévision. Le chanteur est également connu pour avoir repris avec succès certaines anciennes chansons telles que Ch' Hilet Laâyani écrite par Abdelhafidh Garami. Abdelkader Guessoum avait une belle voix et était beau. Il était un artiste. Le ministre de la culture et le wali de Blida devraient lui rendre hommage. On ne sait pas si on a pensé à donner son nom à une salle, une institution culturelle à Blida. La ville des roses pourrait bien organiser un festival du chaâbi «Abdelkader Guessoum».