Comment faire ou à quel moyen faut-il recourir pour faire revenir le gouvernement sur sa décision d'annuler la retraite anticipée et sans condition d'âge ? C'est la question sur laquelle trancheraient, samedi, les dix-sept syndicats autonomes rejetant la suppression de la retraite anticipée, décidée lors de la dernière tripartite. Constituant un front d'opposition à cette décision, ces syndicats vont se réunir pour tracer une feuille de route pour arrêter leur plan d'action et signer leur passage à l'acte. «L'objectif c'est de tracer un plan d'action pour riposter à cette décision antisociale», a déclaré Idir Achour, secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), contacté hier. Pour finaliser ce plan, les syndicats se réuniront cette semaine, nous a fait savoir Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP). «Ce plan sera défini au nom du front», précise notre interlocuteur. A travers la mobilisation, poursuit-il, nous allons reformuler notre rejet à cette décision arbitraire et irréfléchie qui met en péril la situation socioprofessionnelle des travailleurs. Le projet de suppression de la retraite anticipée n'est pas le seul à susciter la colère des syndicats autonomes des secteurs de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle, de la santé, du secteur économique, de la Fonction publique, des affaires religieuses. En effet, outre la remise en cause de son contenu, ces syndicats rejettent le fait d'élaborer le texte sans qu'ils soient consultés. «Ce projet concerne aussi les syndicats autonomes et pas seulement la centrale syndicale», martèle le président de Snpsp. Ce syndicat compte réunir demain son conseil national, en session extraordinaire ouverte, pour aborder son engagement au sein de l'intersyndicale, la situation socioprofessionnelle des praticiens de la santé et la question des prochaines élections du conseil de l'ordre. Le Cla, qui fera de même deux jour après, ne jure que par le blocage des deux projets du gouvernement. «Avec une forte mobilisation, nous le pousserons à revenir sur ses décisions», soutient Idir Achour. Avant de dénoncer la classification des métiers pénibles. Dans une déclaration à la presse, en juillet dernier, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait affirmé que «la retraite anticipée est maintenue pour les femmes et les métiers pénibles», sans donner plus de détails. Juste après, une commission a été installée pour mettre en place une nomenclature des postes de travail dits pénibles et qui ne seront pas concernés par sa décision prise lors de la dernière tripartite.