Invité hier par la radio Chaîne III, Zouaoui Benhamadi a affirmé que l'Autorité de régulation de l'audiovisuel qu'il préside est «une autorité indépendante». Il affirme que cette institution «est l'aboutissement d'une réflexion de plusieurs années, son rôle est central, son but est de renforcer les espaces de la liberté d'expression». A la question de savoir comment faire observer la neutralité de l'instance, Benhamadi renvoie aux textes, uniquement aux textes. «Nous avons à peine trois ans d'existence, laissez-nous travailler davantage, avancer davantage», souhaite le président de l'Arav qui expliquera que l'installation de son instance n'a rien à voir avec le conflit médiatique lié à l'annulation du rachat du groupe El Khabar par une filiale du groupe Cevital. A propos de l'anarchie qui règne dans le secteur de l'audiovisuel qui compte plus d'une cinquantaine de chaînes, il poursuit : «Nous allons nous atteler à mettre de l'ordre, en fonction des textes de lois, du cahier des charges et les mêmes dispositions s'appliqueront au privé et au public qui existent et qui arriveront éventuellement.» S'agissant des chaînes offshore, Zouaoui Benhamadi admet qu'elles émettent de l'extérieur mais, précise-t-il juste après, «leurs programmes sont produits en Algérie, pour un public algérien dans des studios algériens». Par ailleurs, il a tenu à affirmer que ceux qui auront la latitude d'être éligibles aux moyens de diffusion de l'Etat doivent se soumettre au cahier des charges et rien que le cahier des charges, «pas de priorité en termes de fortune, de langue, de religion». A propos des détenteurs de capitaux privés intéressés d'investir dans l'audiovisuel, le patron de l'Arav rappelle encore la règle d'or, à savoir «la présence de professionnels dans le capital de l'entreprise, les organes dirigeants et le staff et dans ce cadre précis, la compétition sera ouverte à tous», précise-t-il. Et au président de l'Arav de rappeler encore que son instance n'est «ni un gendarme ni un arbitre», mais un cadre pour asseoir et protéger la liberté d'expression consacrée dans la Constitution.