Le président séparatiste de la Catalogne, Carles Puigdemont, a annoncé hier qu'il convoquerait un référendum sur l'indépendance de cette région du nord-est de l'Espagne en septembre 2017, avec ou sans l'accord de Madrid. «Nous tenterons d'obtenir l'accord (de Madrid) jusqu'au bout, a-t-il déclaré. Mais, en l'absence de réponse positive... nous serons prêts pour une convocation pendant la deuxième quinzaine de septembre de l'an prochain», a-t-il dit devant le Parlement de Catalogne. Carles Puigdemont a pris ses fonctions au début de l'année, avec une feuille de route claire : mettre en place les institutions nécessaires à l'indépendance de sa région à la mi-2017. Puigdemont s'est engagé hier à respecter ce calendrier. Fin juin, le Parlement approuvera les lois nécessaires pour que la Catalogne fonctionne comme un Etat indépendant et nous convoquerons les citoyens aux urnes pour qu'ils permettent par leur vote la proclamation de l'indépendance, a-t-il déclaré. Ce vote prendra la forme d'un référendum, organisé en septembre 2017. Il aura lieu quoi qu'il arrive, a insisté le président catalan, expliquant qu'il ferait tout pour organiser cette consultation avec l'accord de Madrid mais qu'il irait de l'avant s'il ne l'obtenait pas. Le gouvernement central, dirigé par le conservateur Mariano Rajoy depuis 2011, refuse cette option, utilisée notamment en Ecosse en 2014. Il invoque la Constitution pour affirmer qu'il appartient à tous les Espagnols de se prononcer sur le sort d'une partie du territoire. Mais les Catalans sont une majorité à réclamer le droit de décider de l'avenir de leur région, comme ils l'ont notamment montré à l'occasion de manifestations massives le 11 septembre, jour de la fête de la Diada, la fête nationale catalane. Le plan de Puigdemont avait déraillé, en juin, quand son gouvernement de coalition avait perdu l'appui de la CUP, le plus radical des partis indépendantistes, et donc la majorité absolue au Parlement régional. Au cours de cette session parlementaire qui se prolongera jusqu'à jeudi, il pose donc la question de confiance, qui lui sera vraisemblablement accordée.