C'est sous le mot d'ordre «Loyauté et engagement» que le Front des forces socialistes (FFS) célèbre aujourd'hui le 53e anniversaire de sa création. Le parti cher à feu Hocine Aït Ahmed compte faire de cette célébration «un rendez-vous avec l'histoire et un évènement politique majeur dans notre pays», à travers une large «mobilisation», insiste Abdelmalek Bouchafa, dans un appel aux militants. Ces deux mots (loyauté et engagement) «lourds de sens, ont forgé et façonné le combat de Hocine Aït Ahmed et du FFS en faveur d'une Algérie souveraine, libre, démocratique et sociale», explique le premier secrétaire national du parti. Près d'une année après la disparition de son chef historique et fondateur, Hocine Aït Ahmed, le FFS saura-t-il être à la hauteur de «l'héritage et de la lourde responsabilité» légués par le ‘'zaïm'' ? C'est la question fondamentale qui se pose désormais, surtout que depuis quelques années, tous les observateurs de la scène politique s'accordent à dire qu'il y a quelque part un «changement» de cap et de stratégie dans la maison. La participation du parti aux élections législatives de 2012, avec l'objectif de «remettre du mouvement dans le statu quo», n'a pas convaincu, d'autant que le pouvoir a toujours imposé sa propre feuille de route durant ce mandat législatif. Quoi qu'il en soit, assumer la responsabilité historique de l'après-Aït Ahmed, estime Bouchafa, équivaut à la loyauté «au serment de Novembre et de la Soummam, au combat, aux idéaux et à la pensée de Hocine Aït Ahmed et aux sacrifices de nos martyrs». Quant à l'engagement, c'est «en faveur de la préservation de la souveraineté nationale, de l'unité, de l'intégrité territoriale et de la cohésion sociale de l'Algérie (...) de continuer la lutte pour la concrétisation de l'aspiration démocratique et sociale des Algériennes et des Algériens», et enfin «de continuer le combat pour une solution politique, contractuelle, consensuelle, pacifique et démocratique à la crise nationale», soutient l'ancien fédéral du FFS à Constantine. A cet effet, une conférence est prévue aujourd'hui à Médéa, et un meeting populaire sera organisé samedi prochain à Tizi Ouzou. Appelant les militants à «la mobilisation», Bouchafa estime que «la réussite de ces activités est importante pour la consolidation de notre parti et la poursuite de sa démarche au service de notre pays». Jusque-là, le FFS, qui fait de «la reconstruction du consensus national» son cheval de bataille pour une sortie de crise, n'arrive pas à rassembler autour de cette démarche. A deux reprises, sa conférence nationale a été reportée faute de concours des principaux acteurs politiques de l'opposition et du pouvoir. Dans ce dernier camp, le parti a simplement été piégé par le FLN qui, au début, avait montré une disponibilité au dialogue, avant de sortir la carte des «lignes rouges» sur lesquelles il ne peut y avoir de débat. Enfin, à travers les activités de ce 53e anniversaire de sa création, le FFS entend «renouveler (son) serment et affirmer, une fois de plus, (son) attachement à ses engagements primordiaux et principes fondateurs». Mais la voie que suit actuellement la direction nationale, après la mort d'Aït Ahmed, ne sort-elle pas de ces principes fondateurs ? La question reste sujette à débat…