Il est des artistes, notamment des chanteurs et des acteurs, qui ont mené une grande carrière et qui ont été mis à l'écart. c'est le cas de Mohamed Slim, Seloua et bien d'autres... On devrait se mettre à la place de ces artistes forcés à rester chez eux alors qu'ils pouvaient ou peuvent toujours montrer leurs capacités artistiques et leurs belles voix. Même si parfois des associations telles que ‘'Le troisième millénaire'' pensent à organiser, le temps d'une soirée, des hommages à ces artistes, cela reste insuffisant, car on devrait les voir plus souvent dans des émissions télés et, pourquoi pas, dans des festivals. Il faut dire que si ces chanteurs ont eu la chance d'avoir vécu des moments de gloire, d'autres n'ont même pas eu cette chance. Qu'ils habitent à Alger ou dans les petites villes, ils méritent bien un hommage. Récemment, le chanteur Mohamed Slim, qui avait chanté Ikhwani La Tensaw chouhadakoum au lendemain de l'indépendance et eu un grand succès avec d'autres chansons est aujourd'hui oublié, seul chez lui à Koléa. Il se rappelle les bons moments et partage des commentaires par le biais de facebook avec des artistes tels que la chanteuse Nardjess qu'on a également mise en marge trop tôt. Les chanteurs de chaâbi tels que Boualem Derradji et Sadek Touati (décédés) sont restés malheureusement méconnus du grand public à cause de cette marginalisation. Le chanteur de chaâbi Abdelaziz Babaya qui avait une très bonne mémoire est également parti sans connaître la célébrité alors qu'il était un bon professionnel. Le chanteur Mohamed Ouled aurait pu prendre une place aux côtés de Guerouabi ou Ezzahi n'étaient la malchance et la timidité. Bien qu'inconnue, la voix de Mohamed Ouled reste l'une des meilleures de la chanson chaâbie. Mohamed Boumrah, également décédé, avait commencé une bonne carrière à la fin des années 1970, mais ne reste connu que dans les environs de Bab El Oued. Le violoniste Brahim Dris a préféré former des jeunes à l'ombre des lumières. Abderrahmane Aissaoui, qui animait les fêtes familiales depuis les années 1970, n'est arrivé à faire parler de lui que par le biais de l'émission ‘'Fen Bladi''. Aissaoui, l'un des rares connaisseurs de textes de chaâbi, est pourtant un excellent chanteur de chaâbi et de hawzi. Bouzareah a aussi ses artistes préférant vivre leur art pour eux et leur petit entourage. C'est le cas de Hafidh Bouaroua qui est un véritable maître du chaâbi. Il est à noter que chaque quartier de Bouzareah cache plusieurs jeunes artistes tel que les frères Ihamichene ou Yacine Guellati qui joue et donne des cours de violon andalou. Le virtuose du piano Youcef Tayhi,le neveu de feu Said Bestandji reste également inconnu du grand public et même des organisateurs de spectacles et des medias. Le théâtre et de la peinture ont aussi leurs artistes restés ou obligés de rester à l'ombre. Certains grands artistes se sont fait connaître dans un domaine et resté inconnu dans l'autre. Bien que sculpteur, peintre et dessinateur, Mahieddine Bentir qu'on a revu récemment à la librairie Chaib Dzair à Alger, ne s'est fait connaître que par son célèbre logo de la RTA et ses inoubliables chansons " Cha Cha Cha " et " Ya El Bakia " avec laquelle, il avait obtenu la 2eme place de l'Eurovision en 1966.