La Russie enverra des armes antiaériennes et anti-sous-marines à la base navale qu'elle déploie en Syrie, conformément à un accord avec le gouvernement de ce pays. La base navale que Moscou déploiera à Tartous, en Syrie, sera équipée de systèmes sol-air et d'armes de lutte anti-sous-marine, a annoncé lundi Léonid Sloutski, président du comité de la Douma (chambre basse du Parlement russe) pour les affaires internationales. «Ce seront des navires et des quais, mais aussi un poste de commandement, un système de défense antiaérienne. Nous y avons récemment envoyé une batterie de missiles sol-air S-300. La mission de la base navale est de protéger le point de déploiement des navires et l'ensemble de l'infrastructure locale. Il y aura donc un système de défense antiaérienne et de lutte anti-sous-marine», a indiqué Sloutski à la chaîne de télévision Rossia 24. Pour le moment, le port de Tartous abrite une station de maintenance technique des navires russes, créée en 1977. La base de Tartous est à ce jour le seul point d'appui logistique de la marine russe en Méditerranée. Le service y est assuré uniquement par des civils. La semaine dernière, la Douma russe a approuvé un accord intergouvernemental avec la Syrie sur le déploiement permanent des forces aérospatiales russes à la base aérienne de Hmeimim, dans la province de Lattaquié. Poutine en Turquie La Russie et la Turquie entament une nouvelle ère dans la réconciliation après une crise diplomatique due à la destruction par Ankara d'un avion militaire russe, il y a quelques mois. Poutine se trouve en Turquie depuis hier. Le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ont entamé, hier à Istanbul, des discussions qui devraient être axées sur la coopération énergétique, passant sous silence leurs profonds désaccords sur la Syrie. L'entretien, dans un palais d'Istanbul, a eu lieu en marge du Congrès mondial de l'énergie, organisé dans la métropole turque, en présence de Poutine qui a effectué pour l'occasion sa première visite en Turquie depuis la fin d'une grave crise diplomatique entre les deux pays. Après plusieurs mois de brouille consécutive à la destruction par l'aviation turque d'un chasseur russe au-dessus de la frontière syro-turque en novembre 2015, les deux dirigeants semblent déterminés à tourner la page. Leur entretien, hier, est le troisième depuis que Moscou et Ankara ont décidé, fin juin, de coopérer mais le premier en Turquie. Ils entendent réaffirmer leur engagement de mener à bien le projet de gazoduc russo-turc TurkStream, qui doit acheminer le gaz russe vers l'Europe en passant par la mer Noire, ainsi que pour la construction par Moscou de la première centrale nucléaire turque. En représailles à la destruction de son bombardier, la Russie avait imposé une série de sanctions économiques contre la Turquie, dont l'interdiction de vols charters vers le pays. Cette mesure s'était traduite par un effondrement de 83% du nombre des touristes russes en Turquie en un an, selon des chiffres officiels turcs. En dépit de leur récent rapprochement, Moscou et Ankara sont toujours fermement opposés sur le dossier syrien : le premier est un allié clef du régime du président Bachar Al Assad, alors que le second appuie la rébellion qui veut le chasser du pouvoir. Mais les deux parties semblent avoir mis cette question sous le tapis pour se concentrer sur les domaines de potentielle coopération, notamment l'énergie.