Sans la citer nommément, le président du Haut conseil islamique (HCI), Bouabdallah Ghlamallah, a pris la défense de Nouria Benghebrit, ministre de l'Education nationale, cible des attaques islamistes. «Lorsqu'une erreur se produit, il ne faut pas se précipiter en accusant les gens et en portant atteinte à leur foi», a soutenu Ghlamallah, en réponse à une question sur l'erreur commise dans le manuel de géographie de la 1re AM. «Nos jugements devront viser leurs compétences professionnelles», a-t-il précisé. S'exprimant, hier, sur les ondes de la radio culturelle, le nouveau président du HCI estime que l'erreur qui s'est produite ne mérite pas tout ce tapage, du moment qu'elle peut être corrigée. «L'erreur est commise, mais ça se corrige», insiste-t-il, en soulignant que cela relève des tâches de la commission chargée de cette mission. Ghlamallah a affiché, dans le même contexte, la disponibilité de l'organe qu'il préside à donner ses observations sur les programmes dits de deuxième génération. «Le conseil peut contribuer en donnant ses avis et ses observations sur le contenu des nouveaux manuels», soutient-il, tout en rappelant le partenariat reliant son institution et le ministère de l'Education. Dans un autre volet, relatif aux missions du HCI, l'ex-ministre des Affaires religieuses et des Wakfs explique que le conseil a un rôle consultatif, en émettant des avis sur les questions et préceptes religieux. De ce fait, il ne peut en aucun cas imposer son avis aux institutions de l'Etat. Mais, précise-t-il, il a le droit de solliciter et saisir la présidence de la République au cas où son avis fait l'objet d'opposition. Cela, tout en soulignant qu'«il n'est pas forcément nécessaire de se concerter, sur toutes les questions religieuses, avec le ministère des Affaires religieuses». A propos de l'émergence du courant chiite dans notre pays, l'invité de la radio a minimisé son impact. Il estime, dans ce sens, que le nombre de chiites est minime et ils pratiquent leur rituel clandestinement dans des endroits connus par les services de l'Etat. «Nous ne disposons pas de chiffres sur le nombre de ces individus mais ils sont de petits groupes qui se rencontrent dans des endroits connus par l'Etat comme Tixeraïne (Alger), Oran et Batna», indique-t-il avant de mettre l'accent sur l'importance de les «conseiller» afin qu'ils reviennent au référent religieux algérien, c'est-à-dire l'Islam sunnite. Pour le conférencier, ce courant n'est pas nouveau en Algérie. «Le phénomène remonte à la période d'après l'indépendance où l'Algérie avait fait appel à des enseignants de 73 nationalités», explique-t-il. Ce dernier évoque aussi le rôle des séminaires sur la pensée islamique et leur impact sur les étudiants qui assistaient à ces événements. Par ailleurs, le président du HCI a insisté sur l'importance d'encadrer la fatwa en respectant les principes dogmatiques et notre référent religieux.