Député et ancien premier secrétaire national du FFS qu'il a quitté pour fonder l'Union démocratique et sociale (UDS), toujours en attente d'autorisation pour tenir ses congrès régionaux, Karim Tabbou est l'un des jeunes acteurs les plus éclairés de la scène politique. Membre de l'Icso qui regroupe les principaux partis de l'opposition, il revient dans cet entretien avec une analyse pointue sur la situation que traverse le pays et l'incapacité de l'opposition à atteindre ses objectifs. Les lois votées par l'APN, les prochaines législatives, leurs enjeux, le discours politique, le projet de LF 2017…, mais aussi le cas FFS dans la conjoncture actuelle, sont autant de questions qu'il a accepté d'aborder avec nous. Le Temps d'Algérie : Il y a quelques jours, l'Algérie célébrait le 28e anniversaire des événements d'Octobre 1988. Mais la quasi-totalité de la classe politique semble avoir tourné le dos aux idéaux du 5 Octobre ? Un commentaire... Karim Tabbou : Mes hommages et respect à toutes les victimes de ces événements, malheureusement, chez nous, toutes les dates évoquent une souffrance, un drame et des blessures profondes. Notre mémoire est meurtrie. Pour revenir à votre interrogation, l'élan induit par les événements a été brisé par la violence qui s'en est suivie après l'arrêt du processus démocratique. La classe politique de l'époque n'avait pas compris que le plus important à faire était de «tout faire pour rendre irréversible la démocratie». Malheureusement, une partie de la classe politique s'est laissée prendre au jeu du pouvoir qui, lui, faisait «tout pour stopper la démocratie». La violence qui a suivi l'arrêt du processus démocratique de 1992 a fini par sécréter des structures et des réflexes de guerre. Un tournant décisif qui en efface un autre et, depuis, le pays n'arrive pas à sortir de la logique de violence au sein du pouvoir et au sein de la société. A vrai dire, la classe politique est ailleurs pendant que la société gère ses traumatismes et souffrances. Les partis ont choisi d'aller dans les jeux de coulisses et jeux institutionnels. C'est pourquoi les souhaits d'Octobre 1988 restent un projet inachevé. Dans ce contexte politique de crise, les élections législatives semblent déterminantes dans l'élaboration de la prochaine carte politique ? Y a-t-il déjà une carte politique dans notre pays ? Non. De supercherie en supercherie, le pays patauge dans une crise à plusieurs dimensions. Comment a-t-on décidé qui est la majorité et qui est l'opposition ? Dans la violence et les trucages électoraux ? Selon les chiffres officiels, le FLN qui prétend détenir la majorité a obtenu aux dernières législatives un million de voix sur vingt-deux millions d'électeurs ? Est-ce une majorité lorsqu'on a un nombre de sièges attribués dans des élections truquées ? Je pense que la réalité de tous les jours montre bien que le pays souffre d'une mauvaise représentation politique et sociale, d'absence quasi-totale de médiations et les seuls ancrages politiques de tous ces appareils sclérosés sont les institutions. On ne mesure plus l'ancrage d'un parti par sa capacité de mobilisation de la population mais, par le nombre de sièges qu'on lui attribue dans les arrangements politiciens. Ni l'opposition ni les partis du pouvoir n'ont, aujourd'hui, les capacités de mobilisation. C'est là la crise. Les lésions dans le pays sont si profondes que seule une refondation nationale peut redonner du souffle à notre génération. Il faut sortir de ce carcan, de ces mensonges et de cette violence. Personnellement, je peux dire que les acteurs actuels, pouvoir et opposition, sont eux-mêmes le problème et ne peuvent pas être la solution. La solution est par contre dans notre capacité à provoquer des dynamiques de débat, de structures nouvelles, parce que nous sommes arrivés à la fin d'un cycle. Les acteurs de cette dynamique seront ceux de la société, ceux qui ne sont pas d'accord avec ce système. L'opposition regroupée autour de l'Icso a, lors de sa dernière réunion, tranché en faveur d'un «chacun pour soi» en prévision de ces élections. N'est-ce pas là une limite de ce conglomérat à peser sur le cours des événements ? Aujourd'hui, les institutions sont devenues des lieux de redistribution de la rente. Des lieux où se côtoient les corrompus, les corrupteurs et charlatans de tout bord. Un point d'eau qui attire autant les proies que les prédateurs. L'attrait de la mangeoire ne laisse malheureusement personne indifférent et désintéressé. Quand un groupe et une coalition considèrent que l'élection va aggraver l'état du pays et que la même élection est irrégulière et truquée, puis, il y participe, il y a quelque part une incohérence qui par la suite provoque des incompréhensions. C'est à partir de là qu'il y a rupture et divorce avec les citoyens. Ce qui laisse des suspicions vis-à-vis de la société. Les incohérences en politique sont la source du discrédit et des doutes. Mais, les partis appellent ça «du tactique». Sauf qu'en réalité, il s'agit d'un renoncement, d'une repentance qui ne dit pas son nom. Ce n'est donc pas seulement une limite de l'Icso. C'est une incapacité chronique à dégager des contrats politiques acceptables et opposables à tous. Il est bien évident que lorsqu'on souffre de l'absence d'indépendance et d'autonomie, on devient un vulgaire jouet de l'Histoire. Il y a des partis qui ne décident pas de l'aptitude à adopter dans ces circonstances. Ce qui est regrettable pour notre pays, et je ne le souhaite pas, c'est que nous nous acheminons vers une situation qui risque d'échapper à tout le monde où, ni les structures du pouvoir ni celles de l'opposition n'auront de l'emprise sur les événements. Peut-on dire alors que l'Icso n'a finalement servi à rien ? Non. C'est une expérience qui a fait son chemin pendant trois ans. Mais à l'épreuve du terrain et des défis, les partis ont leurs évaluations. Il faut trouver un cadre approprié et dépasser ces structures décoratives. Ali Benflis a déclaré à la fin de la réunion que «ces législatives ne contribueront qu'à aggraver la crise». En y participant, les partis de l'opposition ne seront-ils donc pas complices ? Le dispositif électoral qui se met en place actuellement est un arsenal de guerre qui ne laissera aucune marge de manœuvre à l'opposition et aux partis politiques. Si on avait rajouté une disposition dans la nouvelle Constitution dans le cadre de la mise en place du fameux «Etat civil», qui permettra au Président de désigner les députés, on aurait fait l'économie de cette mascarade et de ces jeux de potiches. D'autant que c'est le Président qui désigne et les walis et les ministres et les chefs de daïra et les magistrats et les sénateurs. Et oui, ces élections vont aggraver la crise. Le pouvoir multiplie ses points d'appui et le Parlement en est un, pour s'assurer le maintien et surtout pour avoir la maîtrise absolue de l'après-législatives. Les partis courent après l'ancrage institutionnel pendant que lui est préoccupé par l'après élections, la gestion de toutes les retombées de la crise économique et la succession à Bouteflika. Il y a donc décalage. Et si la classe politique ne s'émancipe pas de ces arrangements, on en restera dans la crise. Donc il y a complicité ? Pire que ça. A un moment où on a plus d'éléments pour ne pas faire confiance au pouvoir et ne pas participer et que les Algériens n'ont plus de confiance avec le pouvoir. A l'inverse, c'est la classe politique qui va vers le pouvoir. Le boycott n'aurait pas été la meilleure solution pour secouer le statu quo ? Le boycott aurait eu un impact extraordinaire sur la gestion politique du pays. Qu'on laisse le pouvoir seul et lui faire porter la responsabilité exclusive de la gestion de la crise, va au moins avoir le mérite de la clarification. Il aura à répondre devant les Algériens de sa responsabilité. Malheureusement, la classe politique est incluse dans ces calculs et cette logique. En venant au secours d'un système qui va s'en servir des législatives pour renforcer son maintien, la classe politique semble être une bouffée d'oxygène dont le pouvoir a tellement besoin. Dans son mémorandum, l'Icso a pointé du doigt les deux dernières lois relatives à la Haute instance de surveillances des élections et au régime électoral. Que craint-on au juste ? L'embuscade est tendue, le trucage électoral est en route, les dernières lois adoptées dans l'urgence et en violation du règlement intérieur du Parlement (80 voix/462), attestent de cette volonté de tout fermer et de tout contrôler. Elles constituent un défi au suffrage universel. Les promesses d'ouverture prônées lors de la propagande pour la nouvelle Constitution s'avèrent être un traquenard pour tromper l'opinion publique. Accepter de participer dans ces conditions, c'est se rendre complice d'un acte qui aura de lourdes conséquences sur la crédibilité des partis de l'opposition. Quelle position adoptera donc pour sa part Karim Tabbou, le député et chef d'un parti en attente d'agrément ? Continuer à militer aux côtés des Algériennes et des Algériens qui souhaitent le changement pacifique. Militer c'est vivre dignement, c'est refuser de se soumettre à la tyrannie et la bêtise, c'est avoir un regard qui va au-delà d'une élection. J'ai bien conscience que fonder un parti dans un contexte politique aussi difficile n'est pas une mince affaire. Cela demande de l'éthique, de l'endurance, des convictions et des sacrifices. La mission d'un député, c'est de continuer à militer aux côtés de tous les Algériens pour changer les choses pacifiquement. Au-delà de cette élection, il faut aller de l'avant. Où en est-on justement avec l'agrément de votre parti, l'UDS ? On est devant l'injustice et l'arbitraire d'une administration qui applique des lois qui ne sont ni écrites ni dites dans aucun texte. Des dispositions qui n'existent nulle part. Je profite, d'ailleurs, de cet entretien pour défier le ministre de l'Intérieur de présenter le moindre élément qui relève du droit et de la loi qui justifie le blocage de notre parti. Pourtant, sa mission est de veiller à l'application de la loi. Aujourd'hui, je suis victime d'une administration qui me bloque, en dehors de tout droit. Pourtant, je sais que cela ne relève pas du ministère de l'Intérieur mais, des instances politiques qui décident. Lesquelles ? Celles qui décident de celui qui doit gagner des sièges, qui doit être agréé et des affaires politiques du pays. Elles sont au niveau de la présidence et autour du Président et se croient investies de décider de ce qui advienne dans le pays. En revenant aux législatives, comment interprétez-vous la décision du RCD de prendre part aux élections et sera-t-il suivi par d'autres partis ? Le prétexte et le justificatif importe peu mais, la finalité est la même. Si les partis participent, c'est pour s'assurer un ancrage institutionnel et une présence dans les institutions pour se prémunir des assauts, des attaques et des interdits du pouvoir. Sur ce, le pouvoir joue bien et a l'art d'obliger les gens à rentrer dans le troupeau. Ce qui est regrettable, pas seulement pour le RCD, mais pour tous les partis, notamment de l'Icso, c'est de nous retrouver au lendemain des législatives dans une situation qui certainement va plomber le débat. Le pouvoir va se donner une crédibilité par des moyens démocratiques, va prendre l'APN comme point d'appui et va faire passer tout ce qu'il considère comme mesure à prendre sur les plans politique, économique et social. D'un autre côté, une grande partie du peuple qui ne vote pas et ne fait confiance à personne ; ni les partis de l'opposition ni ceux du pouvoir, se trouvera exclue du jeu politique. Ce que j'appelle «une République sans public». C'est bien dommage de constater que le seul, aujourd'hui, à savoir les positions des partis, c'est le pouvoir lui-même. Moi, j'en suis incapable mais, les derniers débats de l'Icso ont apporté quelques éclairages. Je pense que la majorité va participer et il y a eu tout un débat sur cette participation. Malheureusement, comment recréer le cadre sur lequel nous allons nous engager pour les perspectives futures et qui va être plus compliqué à mettre en place. A quoi servira donc l'Icso ? Il y aura toujours des gens qui diront que c'est une expérience entre des gens qui participent et d'autres qui boycottent. Oui, lorsque le cadre n'est que pour la concertation. Mais, lorsqu'on veut passer à l'étape suivante qui est l'élaboration d'un contrat politique, qui est la gestion d'un programme politique commun, je pense qu'il va falloir qu'il y ait beaucoup de clarifications, de sacrifices, de débats et contradictions à surmonter. Je suis peut-être prétentieux, mais je pense que l'avenir de ce pays va se jouer, non pas dans la capacité de ses partis à s'entendre sur ce contrat mais, dans la capacité de ce pays à sortir une élite nouvelle, une génération et des partis nouveaux, une pensée politique nouvelle. C'est vrai qu'on peut superposer tout ça pour dégager un cadre commun, mais de là à lui donner une cohérence, c'est vraiment très difficile. On a pendant trois ans fait que reporter nos contradictions. Voilà qu'à l'épreuve d'une échéance électorale, nos contradictions remontent à la surface. Aujourd'hui, nous sommes devant un choix, créer un autre cadre où certains vont être ou ne pas être. La classe politique est devant un exercice essentiel. Parlant de débat politique. La dernière sortie d'Amar Saâdani, accusant d'anciens hauts responsables de l'Etat, continue de susciter des réactions. Quelle lecture en faites-vous ? Dans un Etat de droit, la justice se saisit immédiatement de l'affaire, déclenche une procédure judiciaire et une enquête indépendante pour définir les responsabilités de tout un chacun. Au-delà des lectures politiques que l'on peut faire, les faits cités demandent des clarifications et ne doivent plus relever du secret qui ne touche que les belligérants. Ce sont des affaires publiques qui concernent l'opinion publique. Je ne détiens pas les éléments fiables qui me permettent de me faire un avis sur l'un ou l'autre mais, ce qui est sûr, est qu'au sommet de l'Etat, des luttes fratricides, des peurs et des coups bas rythment la vie du pays. Vous ne voyez pas que c'est triste qu'un pays comme l'Algérie se retrouve otage d'un personnel politique dont les caractéristiques intellectuelles sont plus qu'inquiétantes. De régression en régression, nous avons atteint le fond. C'est pourquoi j'estime qu'agir pour libérer le pays de tous ces charlatans, ces apparatchiks et ces coups bas qui rongent le système est hautement révolutionnaire. Qu'en est-il des réponses d'Ahmed Ouyahia ? C'est l'indice des luttes dans ce pays. La loi de finances 2017 sera sans doute adoptée par la majorité parlementaire dans un contexte extrêmement difficile, notamment sur le plan économique, en plus d'un front social en ébullition. Y a-t-il matière à craindre ? Dans l'absence d'une vision économique claire et devant l'incapacité du pouvoir à trouver des perspectives économiques fiables, les lois de finances ont progressivement dérivé pour devenir de simples codes de taxes et d'impôts. L'essentiel de cette loi vise à chercher plus de taxes et d'impôts pour s'assurer des équilibres, non pas pour investir. On a vécu 15 années de gestion dans l'improvisation et la rapine, 15 années de gestion dans l'opacité, la gabegie et l'allégeance, 15 années de «Harwala» et de «Roqia économique», alors que les rentrées d'argent étaient historiques, suffisantes pour rebâtir le pays tout entier. Jamais dans l'histoire, l'Algérie n'a eu autant de rentrées financières que durant ces 15 ans et après tout ça, elle se retrouve sur la voie de l'endettement ! C'est dire que le pays est vulnérable en tous points de vue. Y a-t-il matière à craindre ? Tout est à craindre. Les vulnérabilités politiques, économiques et sociales exposent le pays à des risques majeurs et réels. Personne ne sait à quel moment les gens vont sortir dans la rue pour dire «Barakat», on n'accepte plus que le pays soit géré ainsi. Et dans l'absence de médiation politique, comme je l'ai dit, il nous sera difficile de gérer. Le gouvernement, le pouvoir dans son intégralité, après avoir dépensé des sommes incalculables, a montré ses limites. On termine par une question sur votre ancien parti, le FFS. Vous qui connaissez cette formation politique de l'intérieur, quel avenir et quel rôle lui attribuez-vous dans cette conjoncture et après la disparition de son chef charismatique Hocine Aït Ahmed ? Ce n'est pas pour faire des caricatures, mais des comparatifs : l'opposition a décidé de tenir un congrès, appelé «Mazafran II» et le FFS a été invité. La coïncidence a fait que quelques jours après ce congrès, se tient un congrès du RND et le FFS y assiste. Quand vous avez un parti d'opposition qui refuse de participer à un congrès de l'opposition et participe à celui du RND, vous êtes tenté de tirer des conclusions. Je me rappelle que lors du 4e congrès du parti, en 2007, la question d'inviter ou pas les partis avait nécessité l'intervention du défunt Aït Ahmed et on avait fini par décider de n'inviter aucun parti et inviter seulement les syndicats contestataires et les personnalités politiques, à l'image du Dr Chibane, le défunt Mehri et Mouloud Hamrouche. On avait, dans la philosophie, une position envers le parti d'Ouyahia, issue de la plus grande fraude électorale et dont l'actuel SG avait qualifié le FFS de parti disparu de la Kabylie après le printemps noir et négocié avec les arouchs la dissolution des APC FFS. Il y a une succession d'événements qui ont fait que le FFS a décidé de se ranger. Le parti fait désormais preuve de bonne conduite à l'égard du pouvoir, ne conteste rien, ne dénonce rien, n'est indigné par rien… pour ne pas s'attirer les foudres du même pouvoir et s'assurer un ancrage institutionnel. Dès lors qu'on est décidé de changer l'ancrage populaire par celui institutionnel, je présume que le FFS va dans l'avenir intégrer le gouvernement, recevoir des sièges en dehors de la Kabylie et va être intégré dans ce que le pouvoir va probablement appeler «gouvernement de l'union nationale». Après la lettre de Saâdani à Aït Ahmed et la présence du premier lors d'une conférence organisée par le FFS, on a brisé les obstacles et les barrières psychologiques et rendu acceptable l'autre. Mais aussi, on a préparé le terrain pour l'avenir. Quand le FFS avait reçu l'offre de Sellal d'intégrer le gouvernement, il n'avait que reporté l'offre en disant que sa priorité était la conférence de consensus. Son communiqué en 2014 n'a, à aucun moment, parlé de refus mais, malheureusement, la presse l'avait mal interprété. Si ce n'était l'acte révolutionnaire d'Aït Ahmed en choisissant de se faire enterrer au maquis (village) et en refusant les obsèques officiels, rien n'aurait empêché le FFS d'accepter d'adhérer à l'initiative du FLN dite de «rempart national» ou d'intégrer le gouvernement. Mis à part le premier secrétaire qui, il me semble n'a jamais été militant avant 2012, le FFS est aujourd'hui otage d'une caste d'affairistes qui ne sont intéressés que par leurs petits intérêts personnels matériels. Le FFS est devenu un label proposé sur le marché, dans une enchère politique. C'est regrettable, car au-delà de la colère qu'on peut avoir contre son ancien parti, on avait espéré que par son parcours émérite, le FFS aurait dû être le moteur et la locomotive de l'opposition, à un moment charnière de l'Histoire du pays. Hélas, il a cédé.