Le sélectionneur belge du Cameroun, Hugo Broos, incite son compatriote, Marc Wilmots, à tenter l'aventure en Algérie et à prendre en main les destinées des Fennecs, sans entraîneur après le départ précipité du Serbe Milovan Rajevac. Wilmots n'a pas encore trouvé un accord sur le plan financier avec le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua, qui a mis Rolland Courbis en plan B. «Si l'Algérie lui propose de venir… alors oui, je lui dis d'y aller parce qu'en termes de football, ils ont vraiment une très bonne équipe», a affirme Hugo Broos à la RTBF (Radio Télévision Belge Francophone). «Je n'ai pas de conseils à lui donner. Marc Wilmots connaît suffisamment le football pour savoir ce qu'il a à faire. Mais ici en Afrique, c'est très différent de ce qui se fait par exemple en Bundesliga. Au début, il faut fermer les yeux sur un certain nombre de choses qui ne marchent pas très bien en termes d'organisation. Mais tout cela rentre dans l'ordre petit à petit. Il y a déjà une grosse différence avec ce que je voyais au début. Il faut s'adapter à cette culture différente», a ajouté le driver des Lions Indomptables, qui ne tarit pas d'éloges sur l'ex-driver des Diables Rouges. «Avec l'équipe belge, Marc a réussi à créer une situation où tout le monde avait confiance en lui et dans laquelle on le laissait faire dans tous les domaines. Dès l'instant où les dirigeants veulent avoir leur mot à dire, cela devient plus difficile de travailler, mais c'est pareil dans chaque filière. Il y a des directions dans les clubs mais aussi dans les fédérations. Prenez l'exemple de l'entraîneur algérien. Il a dû démissionner après seulement deux matchs. Tout va dépendre de votre vision du foot, si elle correspond à la vision de vos dirigeants, ce sera plus simple. Le grand problème des entraîneurs, c'est justement de devoir travailler avec des gens qui ne connaissent pas le foot et qui veulent se mêler de votre travail», a expliqué le sélectionneur du Cameroun, tout en précisant qu'il est préférable pour Wilmots de prendre une sélection nationale qu'un club. «En tant qu'entraîneur de club, Marc Wilmots a encore un parcours à faire. On ne peut pas vraiment le juger sur son parcours à Saint-Trond et à Schalke 04. On verra ce qu'il va se passer pour lui, mais il sait que le jour où il retrouvera un club, cela sera très différent de ce qu'il a connu avec l'équipe belge. C'est clairement plus difficile de retourner en club quand on vient d'entraîner une équipe nationale pendant une longue période. On n'est plus du tout habitué à cette pression omniprésente. La pression vient avec les matches. En club, on joue des matches tous les trois jours, alors qu'en équipe nationale ça se compte en mois. Il est donc beaucoup plus simple de passer du club à la sélection et non l'inverse», a expliqué l'ancien entraîneur de la JS Kabylie et du NA Husseïn-Dey, qui estime, par ailleurs, que l'Algérie, la Côte d'Ivoire et l'Egypte sont les favoris de la CAN 2017. «Normalement, l'Algérie, la Côte d'Ivoire et l'Egypte sont au-dessus du lot, mais le Cameroun a une chance aussi. Dans ce genre de tournoi, tout est possible. A l'Euro, personne ne pensait que le pays de Galles allait éliminer la Belgique… », a-t-il conclu.