L'Egypte et l'Arabie saoudite sont en désaccord depuis le vote par Le Caire au Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution en faveur de la Russie concernant la Syrie. L'Arabie saoudite qui croyait avoir, par l'argent, gagné l'Egypte à sa cause, comprend aujourd'hui que Le Caire est déterminé à la souveraineté du pays. Le ministère égyptien du Pétrole a fait part de la signature d'un accord avec l'Irak pour importer du pétrole vers l'Egypte. C'est l'agence égyptienne Mena qui a fait part de la signature lundi de l'accord. Tarek El-Mala, le ministre égyptien du Pétrole, a salué un accord qui «ouvrira les portes au développement des coopérations pétrolières irako-égyptiennes». Le ministre irakien du Pétrole, Jabbar Ali al-Luaibi, a pour sa part espéré que l'accord serait un prélude à l'élargissement des coopérations bilatérales, notamment en ce qui concerne le pétrole irakien acheminé vers l'Egypte, écrit le média iranien Press TV. Le géant pétrolier saoudien Aramco résilie son contrat avec l'Egypte. Bagdad vient de proposer aussi à l'Egypte d'investir dans 12 champs pétrolifères irakiens, ajoute le ministre. Cet accord entre les deux pays intervient alors que l'Arabie saoudite a suspendu ses livraisons pétrolières vers l'Egypte sans en informer Le Caire. L'Arabie saoudite avait signé un protocole d'entente avec l'Egypte prévoyant la fourniture de 700.000 tonnes de produits pétroliers chaque mois. Cet accord portait sur une durée de 5 ans et une valeur de 23 milliards de dollars. Mais la compagnie saoudienne Aramco n'a pas tenu ses engagements. Riyad vient aussi de refuser d'accorder des visas aux ressortissants égyptiens. Ces mesures sont interprétées par les observateurs comme un acte de représailles des Saoud au soutien de l'Egypte à une résolution russe sur la Syrie, dont Riyad était un opposant farouche. D'après les commentateurs, la politique étrangère égyptienne a pris ses distances avec l'Arabie saoudite pour rétablir des liens diplomatiques avec le gouvernement de Bachar al-Assad en Syrie. D'où les récentes positions du Caire en faveur de Damas et contre les terroristes takfiristes actifs en Syrie, lors de la récente réunion de l'Assemblée générale de l'ONU. L'Egypte a provoqué ainsi la colère de Riyad qui soutient ces terroristes en Syrie. Les médias saoudiens, qui faisaient naguère l'éloge du président égyptien, le fustigent désormais implicitement ou même explicitement. Côté égyptien, les médias du pays ont critiqué la suspension par l'Arabie des exportations pétrolières vers l'Egypte. Dans un article, le quotidien al-Watan a fustigé les politiques régionales de Riyad et écrit que «L'Arabie saoudite paiera pour le soutien qu'elle apporte au terrorisme et aux groupes extrémistes armés». L'Egypte et l'Arabie saoudite avaient paraphé un accord pour la livraison de 700 000 tonnes de pétrole par jour au Caire. L'Arabie saoudite a ensuite coupé l'approvisionnement de l'Egypte en pétrole. Le Caire a lancé un avis d'appel d'offres pour obtenir du pétrole. L'Irak qui est en désaccord avec l'Arabie saoudite sur de nombreux thèmes d'actualité mondiale aiderait donc l'Egypte qui s'est tournée vers la Russie. La coopération militaire engageant Moscou et Le Caire est illustrée par des exercices menés par les armées de ces pays en Egypte.