Les interpellations, menées par la Turquie après le coup d'état échoué, éloignent le pays de l'adhésion à l'Europe. Lors de la prochaine séance plénière, le Parlement européen appellera le continent à suspendre les négociations sur l'adhésion de la Turquie à la communauté européenne, en fonction de la politique du gouvernement turc, a annoncé une source proche du Parlement, citée par la presse. «Le projet de résolution sera examiné, le 22 novembre, tandis que le vote est prévu pour le 24 novembre», a-t-elle déclaré. Selon elle, la résolution, promue à l'initiative de la fraction socialiste et démocrate, la deuxième plus importante au Parlement européen, ne revêt pas un caractère obligatoire. Le 8 novembre, Federica Mogherini, Haute responsable européenne pour des affaires étrangères et la politique de sécurité, a qualifié d' «extrêmement préoccupants» les événements survenus en Turquie, depuis le mois de juillet dernier. Le ministère turc des Affaires étrangères, de son côté, n'a pas tardé à qualifier cette position d' «inacceptable». La coopération, engageant l'Europe et Ankara, traverse une passe difficile, en raison de la vague de répressions en cours en Turquie, depuis le putsch raté du 15 juillet. Cette régression, d'après Bruxelles, est due au non-respect des droits de l'homme, à l'absence d'indépendance du pouvoir judiciaire, de liberté d'expression, de protection des minorités, mais aussi à la présentation au parlement turc du projet de loi prévoyant le rétablissement de la peine de mort et d'autres principes, qui ne sont pas «conformes aux standards en vigueur, dans l'Union européenne». Le processus d'adhésion turque à l'Europe a débuté en 2005. En mars 2016, les leadeurs des pays de l'Europe ont pourtant consenti à relancer l'initiative, en réponse à la décision d'Ankara de contribuer à freiner le flux migratoire vers l'Europe. De son coté, Ankara a précisé qu'il pourrait organiser en 2017, un référendum sur le processus d'adhésion à l'Europe, d'après le président Recep Tayyip Erdogan, réitérant une mise en garde à Bruxelles, sommée de «se décider» sur sa relation avec Ankara. Dans un discours prononcé, Erdogan a demandé aux Turcs de patienter jusqu'à la fin de l'année. Ensuite, un vote pourrait avoir lieu sur la candidature à l'Europe. Recep Tayyip Erdogan a précisé qu'il validerait le rétablissement de la peine de mort, si celle-ci devait être adoptée par le Parlement. Cette question pourrait être aussi soumise à référendum, a-t-il précisé. 73 universitaires arrêtés La Turquie continue sa purge. La police turque a arrêté, vendredi 18 novembre, 73 universitaires soupçonnés de proximité avec le prédicateur Fethullah Gülen. La police turque a arrêté vendredi 18 novembre 73 universitaires soupçonnées d'appartenir au réseau du prédicateur en exil Fethullah Gülen, rapporte l'agence de presse officielle Anatolie. Ce dernier est accusé par Ankara d'avoir fomenté la tentative de coup d'Etat, manqué du mois de juillet. Au total, les procureurs, qui enquêtent sur la tentative de putsch, ont émis 103 mandats d'arrêt contre des enseignants de l'université technique Yildiz d'Istanbul, accusés d'appartenir à un «groupe terroriste armé», le qualificatif utilisé par les autorités pour désigner le mouvement de Gülen. Des raids simultanés de la police criminelle ont été menés, à l'aube, aux domiciles et dans les bureaux des suspects, qui ont été transportés à l'hôpital pour des examens de santé ensuite au quartier-général de la police à Istanbul. Certains ont été arrêtés, pour avoir utilisé l'application de messagerie ByLock, dont les autorités turques disent qu'elle a servi aux partisans de Fethullah Gülen à préparer la tentative du coup d'Etat. Jeudi, 203 juges et procureurs turcs ont été limogés, en raison de leur appartenance présumée aux réseaux gulenistes.