L'attaque menée par l'armée irakienne, aidée par une coalition mondiale à Mossoul contre Daech modifie la tactique de l'organisation. L'action militaire menée par l'armée de Damas, aidée par la Russie dans le gouvernorat d'Alep ne favorise pas les extrémistes. Daech demanderait à ses partisans de rester en Europe au lieu de partir combattre en Syrie et en Irak. Le nombre d'extrémistes de Daech en Europe est de 60 à 80 personnes et elles préparent des attaques, a indiqué à AP le coordinateur national pour la lutte contre le terrorisme en Hollande, Dick Schoof. Les partisans potentiels de Daech suivent également de près les annonces des terroristes dans lesquelles ils «les prient de ne pas venir en Syrie et en Irak mais de préparer des attaques en Europe», a-t-il précisé. C'est pourquoi le nombre de «combattants étrangers» qui font la guerre dans ces pays n'a pas augmenté au cours de ces six derniers mois. Ce qui ne veut pas dire que la «menace potentielle de ceux qui n'y sont pas partis a diminué». Le nombre de «terroristes étrangers» venus d'Europe en Irak et en Syrie est d'environ 4000 à 5000 personnes, d'après M. Schoof. Les extrémistes de Daech qui perdent du terrain en Syrie et en Irak sont dans l'incapacité d'occuper des territoires. D'où l'option de la mobilisation d'extrémistes en Europe, déjà ciblée par des attaques. Daech a revendiqué des attentats dans ce continent, notamment en France. En occupant Mossoul et Alep, Daech encourageait l'arrivée d'extrémistes de nombreux pays du monde. Aujourd' hui, la détermination de Baghdad et de Damas de reprendre ces provinces met l'organisation dans une situation peu confortable. La Russie pilonne Idlib et Homs pour empêcher la fuite des extrémistes de Daech de l'Irak en direction des provinces. Les éléments de Daech sont éparpillés et l'organisation ne peut pas accueillir les extrémistes arrivant d'Europe. L'organisation criminelle tente d'orienter les extrémistes arrivant d'Europe pour des attentats dans ce continent. Pour ce qui est extrémistes européens déjà dans les rangs de Daech, l'alerte est donnée par le ministre belge de l'Intérieur. Les opérations militaires contre les extrémistes de Daech en cours à Mossoul et à Raqqa pourraient provoquer le retour de milliers de terroristes en Europe, écrit l'agence de presse Sputnik.l Le ministre belge de l'Intérieur Jan Jambon redoute que 3000 et 5000 européens extrémistes combattant dans les rangs de Daech puissent revenir en Europe après les attaques contre le groupe en Irak et en Syrie. «On voit que Daech est sous pression avec les attaques à Raka et Mossoul. L'autre hypothèse, et nous devons être attentifs à cela, c'est que Daech renvoie ces combattants. Et pas seulement les 200 belges, mais les 3000 à 5000 européens qui se trouvent là-bas», a précisé le ministre dans une interview accordée à la RTBF. D'après le ministre, les services de renseignements sont «en train de suivre cela, et coopèrent sur des informations à ce sujet. Si cette vague arrive, nous devons être prêts». Il a également souligné que 117 djihadistes belges sont revenus, la moitié d'entre eux ayant été emprisonnés. «Il y a aussi quelques dizaines de personnes qui ont essayé d'aller en Syrie ; j'évalue cela aussi comme dangereux, ils sont aussi sous surveillance», a indiqué Jan Jambon.