Inquiets des conséquences fâcheuses de la grève de l'intersyndicale, qui semble partie pour durer, les parents d'élèves ne comptent pas rester les bras croisés face à la situation qui prévaut dans le secteur. La menace de radicalisation brandie par 13 syndicats de la Fonction publique les a poussés à passer l'action. Une correspondance officielle sera adressée au président de la République dans laquelle ils solliciteront son intervention. «Nous allons solliciter le président de la République afin qu'il intervienne pour trouver une solution à cette situation dont les victimes sont nos enfants», nous a déclaré hier Khaled Ahmed, président de l'Association nationale des parents d'élèves (Anpe) qui rappelle que son association a déjà sollicité la présidence en 2013 lors de la grève du Cnapest. «Dans la lettre, nous avions demandé au Président l'application des lois de la République», rappelle-t-il. Tirant à boulets rouges sur les enseignants grévistes, M. Khaled juge irresponsable leur comportement. Il reproche aux enseignants «en grève» d'abandonner les établissements alors qu'ils devraient dans ce cas y rester jusqu'à la fin de la journée. «Nous avons constaté dans la majorité des cas que ces grévistes désertent les lieux très tôt la matinée quand d'autres ne se présentent même pas», explique-t-il, regrettant que ces derniers «laissent nos enfant errer dans la rue». «En plus des cours perdus, quitter la classe sans se soucier des élèves et des dangers qui les guettent dehors reflète l'absence de sens des responsabilités et de conscience professionnelle chez ces enseignants», fustige le représentant des parents d'élèves avant de réclamer «un service minimum pour les classes d' examens». Comme les enseignants, les chefs d'établissement ont, eux aussi, leur part de responsabilité, selon notre interlocuteur, qui les accuse de ne pas respecter les instructions de la tutelle relatives à la gestion de la situation de grève. En effet, pour parer à cette situation, des mesures visant à retenir les élèves en classe en procédant à l'organisation d'activités culturelles ont été prises par le ministère. Le président de l'ANPE refuse que les élèves soient pris en otages, citant l'article 53 de la Constitution garantissant la scolarité à tous les enfants du pays. «Si la grève est garantie par les lois de la République, il en est de même pour la scolarité de nos enfants», soutient-il, avant d'évoquer la possibilité de faire appel aux contractuels et retraités pour remplacer les enseignants grévistes et le recours aux enseignants de l'Ecole nationale supérieure (ENS) pour faire face au spectre de la grève ouverte qui menace le secteur.