L'écourtement des vacances scolaires n'est qu'une décision «arbitraire et irréfléchie», prise par la tutelle au détriment du confort de l'élève. C'est ainsi que Kouider Yahiaoui, porte-parole et chargé de l'organisation au Syndicat national des travailleurs de l'éducation (Snte), a qualifié cette décision estimant qu'elle a été prise de manière unilatérale sans concerter les premiers concernés, à savoir les parents d'élèves et les syndicats du secteur. Suite à cette décision, les élèves n'auront, pour clôturer le plus long des trois trimestres, que 10 jours de vacances au lieu de 15 jours, comme cela était toujours le cas. Le porte-parole du Snte a tenu à préciser que la question des vacances écourtées n'a jamais été évoquée lors des multiples réunions tenues avec la ministre, dans le cadre du dialogue social et de concertation. «Nous étions surpris par cette sortie comme cela était le cas pour le calendrier des examens officiels», nous dira M. Yahiaoui. «En tant que partenaire social et parents, nous refusons cette décision aléatoire qui ne sert pas l'élève et qui a été prise sans nous concerter», conteste notre interlocuteur en rejetant le justificatif de la tutelle qui explique le recours à cette décision par les circonstances ayant marqué la dernière rentrée scolaire. Parmi ces circonstances, la tutelle avait évoqué le manque de personnel-enseignant ayant généré un retard dans le déroulement des cours au niveau de plusieurs établissements scolaires. «Nous ne tolérons pas le règlement de ces problèmes, engendrés par le manque d'une vision prospective, au détriment de nos enfants», fustige-t-il. Dans tous les pays du monde, estime-t-il, les vacances ne sont pas seulement une période de repos, mais elles servent aussi à se ressourcer et se préparer sur le plan psychologique et pédagogique. «Ecourter ces vacances de cinq jours n'a aucun sens, car cela ne pourrait, dans tous les cas de figure, ni faire avancer et encore moins retarder le programme scolaire», a-t-il soutenu. à l'opposé, Khaled Ahmed, qui qualifie cette décision «d'exceptionnelle», ne trouve pas d'inconvénients quant au fait de toucher aux vacances scolaires, tant que cela soit dicté par des circonstances exceptionnelles. «La tutelle était dans l'obligation de raccourcir ces vacances à cause des conditions de la rentrée scolaire, où plusieurs enseignants n'ont rejoint les classes que deux mois après la rentrée», soutient Ahmed Khaled, président de l'Association nationale des parents d'élèves (Anpe), qui a précisé que 70 % de ces enseignants, qui sont de la gent féminine, avaient refusé de rejoindre leur poste à cause de l'éloignement. «Cela a dû bloquer le déroulement normal des cours», dit-il. Alors, enchaîne-t-il, dans le but d'avancer dans le programme, la tutelle avait intérêt à sacrifier quelques jours des vacances scolaires d'hiver. Mais, d'après lui, cela n'a aucun impact sur le confort des élèves qui avaient déjà une semaine de vacances du 28 octobre au 02 novembre derniers.