La quasi-totalité des commerçants exerçant sur le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou ont observé, hier, une grève d'une demi-journée suivie d'un rassemblement devant le siège de la wilaya pour réclamer la prise en charge de leurs revendications. Initiée par un groupe de commerçants et artisans de la wilaya à travers des affiches placardées un peu partout depuis trois jours, cette action qui a paralysé la majorité des chefs-lieux communaux et de nombreux villages de la wilaya n'a pas été sans conséquences sur les citoyens qui se sont retrouvés devant des commerces fermés durant toute la demi-journée d'hier, sans avoir droit à ce service minimum que les grévistes ont complètement ignoré. En effet, dès 8 heures, la quasi-totalité des commerçants, à l'exception des pharmaciens, ont décidé de ne pas ouvrir leurs magasins en réponse à l'appel à la grève lancé le 6 décembre par un groupe de commerçants de la wilaya. Dans une déclaration affichée à travers les villes et villages de la wilaya, les rédacteurs ont indiqué que suite à l'assemblée générale tenue le 6 décembre par les grossistes exerçant au niveau de la wilaya, il leur a été donné de constater qu'ils sont dans une situation jugée «grave» qu'ils imputent directement à leur représentant, en l'occurrence le bureau de wilaya de l'Ugcaa affilé à l'Ugta qu'ils accusent d'œuvrer «contre toute volonté de faire aboutir des revendications légitimes». La grève à laquelle les commerçants ont appelé pour la matinée d'hier a été suivie par une marche depuis le siège de l'ancienne mairie de la ville de Tizi Ouzou jusqu'au siège de la wilaya où la procession a observé un rassemblement. Une action qui a drainé des centaines de commerçants qui ont tenu à dénoncer vigoureusement à travers une déclaration rendue publique les services de contrôle des prix et de la qualité (DCP) qui «exagèrent la pénalisation et la verbalisation des commerçants», au même titre que les «procédures contraignantes et arbitraires des services des impôts, le non-respect des lois et de la réglementation en vigueur de la part de la Casnos de Tizi Ouzou et les charges exorbitantes que subissent les commerçants et artisans». Dans leurs différentes interventions, les représentants qui se disent outrés par «la politique du deux poids, deux mesures de la Casnos de Tizi Ouzou» qui exige selon leurs dires des cotisations de 64 800 DA des commerçants de la wilaya contre 32 400 DA seulement pour ceux des autres wilayas du pays, se sont également insurgés contre les représentants locaux de l'Ugcaa. Les protestataires ont tenu en effet à exiger de «rendre public le bilan moral financier» du bureau de wilaya de l'Ugcaa et décident de «la tenue d'une assemblée générale élective garantissant des élections libres et démocratiques afin d'élire des représentants capables d'accompagner les revendications des commerçants et artisans de la région».