La crise financière qui secoue le pays depuis la baisse vertigineuse du prix du pétrole se fait de plus en plus ressentir. Des mesures d'urgence sont prises par le gouvernement en vue d'amortir ces effets. Dans une note du Premier ministre, datée du 21 décembre courant, la Fonction publique est interdite de recrutement à compter du 31 décembre 2016. La note est adressée aux secrétaires généraux des ministères, walis, l'Inspection générale de la Fonction publique et la Direction générale du budget (DGB). Abdelmalek Sellal a recommandé «de geler tout nouveau recrutement, sauf dans la limite des postes budgétaires disponibles, en recourant, et après accord du Premier ministre, à l'organisation des concours et examens nécessaires». La seule exception accordée d'ici le 31 décembre 2016, concerne le pourvoi des postes vacants. La Fonction publique sera fermée à tout recrutement de fonctionnaires durant l'année 2017. On passe à l'ère de l'austérité budgétaire. D'autres décisions «fermes» ont été, également, prises il y a quelques mois. Il s'agit, entre autres, de la maîtrise et réduction des dépenses, du report des projets non prioritaires et non encore lancés, limitation de création d'entreprises et établissements à caractère administratif. Le gouvernement a, également, annoncé le gel des augmentations des salaires et l'annulation du départ en retraite anticipée. Et voilà que s'ajoute le gel d'emploi dans la Fonction publique, qui fait résorber en moyenne 50 000 demandes par an. Il est clair que le problème du chômage se posera avec acuité en 2017. La crise va avoir des effets inévitables sur les recrutements au niveau des structures de l'Etat. Les prémices d'un ralentissement de la machine économique viennent compliquer la situation de l'emploi. De ce fait, avec les nombreux diplômés sortant des universités chaque année, ainsi que la population active en chômage, l'économie algérienne doit créer près d'un million d'emplois par an, pour stabiliser et résorber progressivement le chômage. Ceci étant dit, l'instruction de Sellal va accentuer le problème, également, pour le secteur public. Plusieurs secteurs connaissent un déficit du personnel accru comme c'est le cas des structures hospitalières confrontées à un manque en personnel paramédical. Il s'agit d'un déficit qui frôle les 70%, selon le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP). Au secteur de l'éducation, 20 000 postes vacants sont signalés. Le départ précipité de milliers de fonctionnaires de ce secteur n'arrange pas les choses. Si jusque-là, le gouvernement a tenté de nuancer au maximum la gravité de la crise, il n'en demeure pas moins que ses effets commencent à se faire véritablement ressentir. Le taux de chômage a augmenté de manière significative, passant de 10 à 11,4%.