Le problème du foncier agricole que les pouvoirs publics ont promis de régler définitivement continue de constituer un frein pour le développement des filières. Des agriculteurs de la Mitidja rencontrés en marge du salon international des techniques de productions végétales (Sival) qui s'est tenu cette semaine à Angers, dans l'ouest de la France, trouvent contraignante cette situation qui pénalise les «véritables» agriculteurs. Selon Tarik Mebarki, producteur de fruits à noyaux et responsable d'une exploitation à Mouzaïa, dans la wilaya de Blida, «l'accès au foncier agricole constitue actuellement l'empêchement majeur pour le développement de l'agriculture dans notre pays». Plus explicite, le jeune arboriculteur trouve injustifié que des exploitants de terres agricoles relevant du domaine privé de l'Etat mettent en location les terres qui leur sont initialement attribuées pour y être travaillées. Un autre agriculteur spécialisé dans la production de la pastèque et de la fraise, Boualem Karouchen, est du même avis. «Pour pouvoir cultiver, il m'est nécessaire de passer par des personnes qui, dans la majeure partie des cas, sont exploitants des terres privées de l'Etat. Cela me coûte de gros investissements au détriment d'autres chapitres, tels que l'acquisition de nouveaux matériels agricoles», a-t-il expliqué, en ajoutant que sa visite au salon d'Angers lui permettra d'être au contact des autres agriculteurs et fabricants de matériels qui lui faciliteraient une culture hors-sol. Il y a quelques semaines, le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Chelgham Abdesselam, avait indiqué que son département ministériel avait lancé un recensement des terres agricoles non exploitées à travers l'ensemble du territoire national, précisant que ceux qui n'ont pas mis en valeur les terres dont ils ont bénéficié seront déchus de leurs droits. Cette déclaration intervient en réponse à une question orale du membre du Conseil de la nation sur le sort des terres non exploitées dans la wilaya de Béchar et l'apport de ceux qui ont bénéficié de l'aide de l'Etat à la production agricole. Sur ce sujet, il a précisé que le recensement en cours ne concernait pas que la wilaya de Béchar mais l'ensemble du territoire national. «Un recensement de toutes les terres non exploitées est en cours. Ceux qui n'ont pas procédé à la mise en valeur des terres dont ils ont bénéficié seront déchus de leurs droits et les terres seront récupérées et attribuées à d'autres demandeurs conformément à la réglementation en vigueur», a affirmé Chelgham. La 31e édition du Sival a fermé ses portes avant-hier à Angers en enregistrant la participation de 600 exposants, dont 10% venus de l'étranger et représentant 1500 marques. Ce salon interprofessionnel est dédié aux nouvelles technologies en matière de robotique et des applications connectées dans le domaine viti-vinicole, arboricole et légumier. Côté algérien, les visiteurs professionnels présents sur place ont été conduits par Nabila Tata Boucheikh, attachée sectorielle aux affaires agricoles et agro-alimentaires de l'ambassade de France en Algérie, et Véronique du Passage, chargée du développement Maghreb, filière boulangerie et transformation des céréales chez Adepta, une agence qui s'occupe de la promotion internationale de l'agro-industrie française. Un salon qualifié par les visiteurs algériens d'«une fenêtre sur les dernières novations dans le domaine du végétal».