La situation dont laquelle baigne le secteur de la culture, et du théâtre particulièrement, au niveau national se dégrade de plus en plus. Au moment où l'Algérie vient de clôturer le Festival arabe du théâtre en se vantant de sa réussite, la crise financière, ajoutée à une gestion tant de fois décriée par les professionnels et les spécialistes du domaine, risque d'avoir raison de ce secteur. Le théâtre, parent pauvre de la culture, est le plus touché par cette crise. Plusieurs rassemblements ont été organisés, ces derniers jours, par des artistes dans le but de crier leur colère contre la volonté affichée des pouvoirs publics de la mise à mort du théâtre. Cela, en effectuant des coupes dans les budgets des théâtres, et en licenciant plusieurs techniciens et employés de ces structures. Cet état de fait conduirait irrémédiablement ces établissements à la fermeture. Dans ce sillage, un rassemblement a été tenu dans l'après-midi d'hier, devant le siège du Théâtre régional Abdelmalek-Bouguermouh, dans la ville de Béjaïa. Les initiateurs de ce sit-in dénoncent «la diminution de 58% du budget alloué au théâtre par le ministère de la Culture, l'endettement du théâtre de Béjaïa, la menace de licenciement de 25 employés contractuels, qui occupent des postes vitaux pour le fonctionnement du TRB (comédiens, machinistes, éclairagistes, sonoristes, agents de sécurité…) et, enfin, l'impossibilité pour le théâtre d'assurer de nouvelles productions», écrivent-ils dans l'appel au rassemblement. La crise Sur les réseaux sociaux, où la tension ne cesse de monter, des artistes, outrés par ce qui se passe actuellement, ont décidé de se regrouper pour créer un large mouvement de protestation au niveau national, et un syndicat pour défendre leurs droits. De son côté, le ministre de la Culture, Azeddine Mihoubi, présidera, aujourd'hui à 10h au Palais de la culture Moufdi-Zakaria, une réunion avec les directeurs et les représentants des institutions théâtrales. Trouvera-t-on, enfin, une solution à ces différents problèmes qui ne cessent d'enfler et de prendre l'allure d'une crise ouverte ? Des observateurs de la scène culturelle nationale restent sceptiques quant à l'issue de cette réunion. «Ce secteur qui baigne dans l'anarchie depuis les années fastes ne pourra pas, d'un seul coup, changer et trouver une issue favorable. Les artisans de son échec ne peuvent pas changer grand-chose», dit-on.